"Nous ne voulions pas faire ce film juste parce que c'était une bonne idée financièrement parlant, mais parce que nous avions une idée et un concept qui fasse honneur au premier" Dean Devlin n'a pas peur du ridicule et cela va se confirmer lors du visionnage de cette désastreuse suite.


20 plus tôt, dans une lointaine décennie, un popcorn movie avait séduit un large public en explosant la maison blanche. Cette oeuvre c'était Independence Day de Roland Emmerich, un réalisateur allemand tout juste couronné par le succès surprise de Stargate, la porte des étoiles. Après avoir eu devant sa caméra l'immense Kurt Russell, il donne le premier rôle à un jeune acteur prometteur qui vient de triompher dans Bad Boys de Michael Bay. Il s'agit de Will Smith, dont le charisme et l'humour sauve le film de l'ennui malgré des effets spéciaux novateurs à cette époque. Les répliques, mais aussi la présence de Jeff Goldblum, vont rendre le long-métrage moins indigeste.


Pour cette suite, Will Smith a décliné l'invitation en préférant s'investir dans Suicide Squad. A priori, ce choix semble judicieux. En abandonnant ses petits camarades, il a peut-être redonné un peu de couleurs à sa carrière vacillante. Pour le remplacer, les scénaristes ont choisi son fils Dylan Hiller (Jessie Usher), mais de donner le premier rôle à Liam Hemsworth. C'est vrai que ce dernier semble plus talentueux, même s'il a aussi à son tableau de chasse la navrante série des Hunger Games. Seulement, ce ne sont pas des stars et encore moins des acteurs charismatique. Cette absence d'un(e) acteur(rice) pouvant pallier aux faiblesses scénaristiques, se fait cruellement ressentir. On ne trouvera pas dans le retour de la plupart du casting du premier volet, un(e) d'entre-eux capable de prendre la relève, bien au contraire.


Avec un budget de 200M; soit trois fois plus que pour le précédent; on peut s'attendre à une orgie d'effets spéciaux. Il va falloir tout de même 40 minutes pour que les méchants envahisseurs daignent enfin nous honorer de leur présence. Pendant ce temps, il faut se farcir les intrigues convenues à base de romance sirupeuse et de conflit rempli de testostérones. Les nouveaux personnages sont stéréotypés et les anciens vont cabotiner à outrance, avec une mention spéciale à Brent Spinner. Pour nous secouer un peu, Roland Emmerich nous sort un vaisseau plus grand avec une immense reine, pour nous en mettre encore plus plein la vue. A l'inverse, ses idées sont de plus en plus infimes, tout comme le scénario. Pour venir à bout de cette nouvelle invasion, ils vont devoir faire une "Star Wars" en se glissant au cœur de l'étoile noire du nid de la méchante reine. Fort heureusement, il va y avoir une feinte qui va vous retourner le cerveau et vous envoyer au sein de Godzilla 2, le retour du ridicule qui ne tue que le respect envers les spectateurs.


Dans ce nouveau naufrage artistique, on ne sera jamais sauver. On va devoir se taper une intelligence artificielle venant aider les abrutis que nous sommes, mais elle ne sert pas à grand chose sauf à meubler un peu le temps qui semble déjà trop long. Comme on est très cons; surtout la présidente des états-unis Landford (Sela Ward); on va dégommer cette sympathique boule de billard blanche. Décidément, on mérite de voir la terre être réduite en poussière et ainsi mettre fin à notre existence. Dans ce moment d'un immense pessimisme, une lueur d'espoir va me redonner un peu goût à la vie avec la mort d'un personnage du premier volet. A partir de là, j'attends que le carnage continue, mais malheureusement il faut être noir pour décéder au cinéma et ailleurs.....


On peut tout de même apprécier l'évolution de notre monde, après la première tentative d'invasion. Les pays avancent tous main dans la main et les guerres ont disparu, c'est beau. C'est du moins ce qu'on nous raconte à travers le futur discours de la présidente des états-unis. En pratique, ce sont les américains et les chinois qui gèrent notre terre. Les premiers car les attaques ont toujours lieu lors de leur fête nationale et les seconds pour draguer le marché chinois dans lequel les majors US tentent de s'implanter depuis des années (cf Mainstream de Frédéric Martel). On a bien la présence de Charlotte Gainsbourg incarnant à merveille notre état névrotique et dépressif où DeObia Oparei en africain chef de guerre, mais pas d'indiens, sud-américains, russes et encore moins provenant de pays arabes. Certes, on pourra voir des bédouins sous une tente dans le désert, mais pas aux côtés des gentils américains et chinois (pas vraiment gentils, mais financièrement très lucratif).


Le navet était annoncé et il n'aura pas déçu. Roland Emmerich continue de détruire tout ce qui passe devant sa caméra et s'amuse comme un petit fou avec les immenses budgets alloués par la FOX.

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le 26 juil. 2016

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Laurent Doe

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