L'introduction du film est incroyable d'intensité... la musique de John Williams est en adéquation parfaite avec les premiers plans de caméras de Spielberg qui montrent des sabots de canasson cassant des cailloux dans le désert, et par cela même, on rentre littéralement dans une bulle aventurière cinématographique, et dans le même temps, on comprend que le film est réussit. Et puis... voilà tout simplement Indiana Jeune. On capte, par le charisme du boy scout, qu'il s'agit de quelqu'un d'important. Le regard grave, forcé, trop mature, à la limite de la caricature, suscite d'étranges desseins. Le "gros lard" (euphémisme) au clairon, abruti et couard confirme que c'est bien notre héros. Et... c'est quand même River Phoenix l'Indiana Jeune, il faut le préciser.


Le rythme du film est intelligemment construit selon une complémentarité d'entités diamétralement opposées : une alternance scènes d'actions / moments posés. Une dualité terriblement efficace, personnifiée dans ce duo inoubliable qu'est le couple Ford / Connery. Quelle justesse de ton, lorsque le papa sert dans ses bras son fiston qui vient quand même de se farcir un tank assez coriace... et ce "bien joué" terre-à-terre, grandiloquent à souhait, balancé après un "j'ai cru t'avoir perdu mon fils" qui était pourtant si affectueux (oui, je kiffe la version française et je t'emmerde, connard d'intégriste de la V.O).


Ce film, pour moi, ce sont des scènes cultes, un autographe d'Hitler, un mec qui fait pousser ses cheveux blancs et qui ne fait pas de vieux os. Ce film, c'est un amour père-fils poignant, beau. C'est un officier allemand à la tête de fouine qui envoie du pâté, c'est une musique, c'est l'assurance d'aller se coucher avec des chouettes rêves en perspectives, c'est un mec qui se fait rouler dessus par un tank. Une balle qui ricoche un peu partout, un camion qui se fait allumer à bout portant, un avion qui rentre dans un tunnel à contre-sens, un mec qui se fait chiper sa caisse à son nez et à sa barbe. Un faux suspense (le héros s'en sort toujours, sauf que, lorsque l'on est petit, on y croit un peu), un chapeau. Un flingue. Une embuscade, le canyon du croissant de lune. Venise. "Génie de la restauration..." ; Elsa. Ce film, c'est un tank, exploité sous toutes les coutures, des chenilles au poste de commande.


La recette de film d'obédience Jamesbondienne à la sauce Lucasfilmsunited est réussie.

Créée

le 29 nov. 2013

Modifiée

le 4 déc. 2013

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Errol 'Gardner

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