"Somewhere, your Grandfather is crying..."
D'aucuns vont dire que je suis encore trop généreux en mettant 6. Et pourtant, j'ai failli mettre 7. Parce que si Indiana Jones 4 n'est pas un grand film, et clairement le moins bon des Indies, il n'en reste pas moins un Indie. J'ai beaucoup de mal à comprendre en quoi ce film "viole" la saga, comme ont pu le dire entre autre les créateurs de South Park. Et pourtant, je comprends en même temps ce sentiment, certes exagéré.
Parce que quand même, réussir à faire à peine aussi bien que ces illustres ancêtres, plus de 20 ans après, et avec beaucoup plus de moyens techniques à disposition, c'est déjà un ratage en soit. Et je pense qu'il s'agit de mon principal grief contre ce film. Là où les anciens savaient se construire à partir d'effets spéciaux de qualité (au sens originel du terme, c'est à dire en prise de vues réelles la plupart du temps, et non des effets visuels, c'est à dire de la CGI, comme ici), celui-ci se repose bassement dès qu'il le peut sur les effets numériques, ce qui malheureusement se voit et sonne faux.
Sinon, le film n'est pas un très bon Indie pour quelques autres raisons. Certes on y retrouve tous les ingrédients d'un Indiana Jones, et principalement la construction scénaristique sait rendre hommage à ses prédécesseurs. Néanmoins, certaines "idées" passent mal. Remplacer le contexte de seconde guerre mondiale par celui de guerre froide, par exemple, si cela permet à Cate Blanchett de s'en donner à coeur joie dans un rôle magistralement interprété, reste cependant une faute de gout à mon sens. Bien plus que ce qui lui a été le plus reproché, à savoir l'histoire des Aliens, pas moins capilotracté que la quête du Graal et autres bondieuseries des précédents épisodes.
Aussi, et on en revient à mon premier point négatif, le coup de l'essai nucléaire ou de la marrée de fourmis sont autant de tentatives ratées, selon moi. Tout comme le coup des innombrables changement de camp de "Mac". Ou même cette pseudo relation père-fils à deux balles ainsi que toute cette histoire autour de la famille retrouvée d'Indie, et aussi les allusions à Sean, qui a bien fait de refuser de participer plus amplement au projet, et dont l'utilisation en mode "private joke répétitive" est plus que poussive...
En fait, ce film est juste trop daté, dans tous les sens du terme. Il tente de renouer avec le passé, ce qui est tout à son honneur, mais se plante la plupart du temps dans ces tentatives, ce qui rend le tout quelque peu indigeste.
On lui accordera cependant un casting aux petits oignons, mention spéciale à John Hurt et Cate Blanchett entre autres (et oui, même Shyondesboeufs joue bien, faut arrêter de lui cracher à la gueule gratuitement, c'est de l'acharnement thérapeutique), des scènes d'actions relativement potables (même si ici aussi, la critique de la tentative raté de renouer avec le passé peut être appliquée), et un ensemble bon enfant qui prête à sourire, même si les Punchlines aussi manquent singulièrement de peps...
Donc, au final, on a droit à une tentative ratée de relancer une franchise, mais à un film somme toute potable, sans grandes surprises ni grands moments, comme une recette classique à laquelle on aurait oublié d'ajouter un tantinet de sel et poivre. Mais peut-être ont ils eu peur d'en faire trop, se disant que la pilule des extra-terrestres était amplement suffisamment difficile à faire avaler pour se lâcher ailleurs. Ce qui est dommage, car le film aurait vraiment gagné à prendre quelque peu ses distances avec un passé révolu, paradoxalement, vu qu'il semble que ce soit plutôt l'inverse qui lui soit reproché.