Le quatrième "Indiana Jones" a reçu une volée de bois vert à sa sortie de la part de la critique comme des fans de notre archéologue préféré. Revoir le "Royaume du Crâne de Cristal" permet de vérifier combien ces attaques sont globalement exagérées : si l'on excepte la dernière demi-heure, pas très réussie avec son paroxysme de destruction et ses extra-terrestres fondateurs de l'humanité (mais on reste quand même largement dans le même registre que celui de la fin du premier et du troisième épisodes de la saga), le film retrouve sans forcer le plaisir habituel - daté, certes - du rollercoaster qui a caractérisé les aventures d'Indy depuis 1981. Soit beaucoup d'action spectaculaire, des personnages attachants, des dialogues légers, des mystères abracadabrants, et une bonne dose de fascination pour le monde (comme source d'étonnement et de merveilles, oui !) : cet émerveillement-là, si peu américain, qu'Indy ressent pour "l'Autre" contribue sans aucun doute beaucoup au plaisir dispensé par le film. Car, finalement, Lucas et Spielberg remplissent leur contrat : celui de ressusciter leur héros et surtout son univers, fermement ancré dans la croyance en un cinéma physique et "réel" (comprenons non-digital) comme en un monde encore mystérieux, non défloré et vulgarisé par la technologie, où l'humanité a encore sa place. Si les scénaristes loupent curieusement le thème du vieillissement d'Indiana Jones, qui aurait apporté une profondeur au film, reconnaissons que la force de ce cinéma est de savoir encore - derrière ses péripéties infantiles - nous parler de notre monde (la paranoïa de la société engagée dans la guerre) comme de nous-mêmes (le retour du grand amour envers et contre toute attente, la possibilité d'une seconde chance). Pas si mal, donc ! [Critique écrite en 2008 et 2009]

EricDebarnot
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le 19 juil. 2016

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Eric BBYoda

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