Contrairement à ce qu’on pense, il ne s’agit pas d’une suite mais d’un prequel, cette production se déroule juste un an avant les événements du premier film. Peu importe si c’est un prequel ou une suite, il était tout à fait évident que le brillant Steven Spielberg n’allait pas se contenter d’un film mettant en avant un des plus mémorables héros de la pop culture, surtout quand on parle d’un des films les plus les rentables du monde du cinéma. Muni de son célèbre fouet et de son inséparable chapeau de gangster, Indy reprend du service en acceptant d’aider un peuple d'un rudimentaire village de l’Inde à récupérer des pierres sacrées volées par une secte religieuse maléfique. Le premier film m’avait bien séduit car on était bien plongé dans le vrai film d’aventure, dans toute sa définition.


Ce second opus a été un plus grand plaisir visuel que le premier, pour la simple et bonne raison que cette seconde réalisation se déroule en Inde. Pour moi, l’Inde est le pays de référence des films d’aventure. Je trouve que c’est là qu’on trouve les plus beaux coins exotiques du monde, il est d'une richesse inouïe dans sa flore et sa faune et s'est construit à partir d'une culture humaine très précise et assez philosophique. Steven Spielberg l’a bien développé sur ce point pour sortir les meilleures sensations possibles, tout en cherchant le plus possible le divertissement familial. Et bien entendu, que ce serait Indiana Jones sans un Harrison Ford débordant de charme. Celui-ci développe encore plus son personnage aventurier que dans le premier, il donne même une personnalité plus intéressante et interrogatrice et habite remarquablement bien son protagoniste intrépide.


Pour cette nouvelle aventure, il est sérieusement bien accompagné d’un duo de personnages insolites dont un petit garçon asiatique très débrouillard, pour le côté enfantin et famille, et une chanteuse de cabaret de mauvaise foi et qui ne cesse pas de nous casser les oreilles avec ses cris de terreur incessants, pour le côté humour et bêtisier. Et il le fallait bien pour bien doser le côté horrifique et abominable du long-métrage. Le fait d’avoir inséré des images assez inattendues pour un film d’aventure familial comme celles des plats animaliers et répugnants posés sur une table-buffet pendant un dîner et surtout celle du prêtre maléfique arrachant impitoyablement un cœur battant d’un sacrifié a pratiquement choqué la plupart des parents. Le premier film ne montrait rien de similaire à ça, la production était censée être un film d’aventure qui se regarde facilement, autant pour les adultes que les enfants, mais c’est à croire que le réalisateur avait oublié que de telles images pouvaient gravement heurter les enfants.


C’est à cause de cette production que la fameuse classification PG-13 fut née, afin de prévenir toute risque de sensibilité visuel pour les prochains films cachant des images choquantes. Il est vrai que cela m’avait bien frappé de voir ça mais heureusement que ce n’était qu’un petit moment, rien de traumatisant et pas vraiment terrifiant, c'est juste que ça choque un peu. Bon ! Oublions ce genre de détail, ce n’est pas avec ça qu’on casserait le plaisir de mater une production aussi spectaculaire que celle-ci, d’autant qu’elle commence par une introduction très motivante dans un bar-cabaret asiatique, avec un Indy qui doit sauver sa peau en récupérant désespérément un antidote contre un poison qu’il vient d’ingurgiter, en s’opposant à une armée de gangsters abrupts. Cette introduction représente à merveille l’image du tout le reste du film, on sait à quel dégrée de violence et de divertissement on doit s’y attendre pour la suite des événements.


Et on ne peut pas dire que le metteur en scène a fait les choses à moitié. Une petite escapade dans la jungle à dos d’éléphant, une visite dans un palais indien somptueux, un piège classique à désamorcer, une bagarre avec un individu tuant comme un membre des Thughs avec son fameux fil d’étranglement, Steven Spielberg a vraiment bien exploité l’univers indien, que ce soit dans les paroles, dans les décors et dans certaines situations mouvementées. Ce que je trouve admirable dans cette production, c’est la mise en scène. Elle suit bien les personnages, annonce les situations sans la moindre ambiguïté et met bien en avant ce qu’il y a de plus intense et d’émotionnel dans un plan, dont surtout l'alarmant esclavage des enfants dans des mines sombres et inquiétantes.


Et comme récompense finale après plus d’une heure de visionnage de scènes de paroles bien menées et d’une vraie présentation du contexte, on assiste à un incroyable concentré d’action avec des scènes totalement mémorables comme le combat improbable entre Indy et un membre d’élite de la secte, une course-poursuite époustouflante et souterraine en mode montagne russe et la traversée risquée d’un pont suspendu avec des crocodiles prêts à bouffer tout ce qui leur tombe dessus. Comme il l’a fait pour le premier, Steven Spielberg donne une parfaite et adéquate définition des films d’aventure, c’est le film exemplaire à prendre en compte pour nous pondre d'autres longs-métrages aussi réjouissants que celui-ci. 9/10




  • Eh ! Tu dois l’appeler docteur Jones !

  • Eh ouais ! C’est mon nom d’artiste !


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le 14 juin 2020

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