Portraits au pays du jeu indie

Je ne fais pas parti du clan des gros 'gamers' mais j'aime bien jouer de temps en temps. J'avais beaucoup entendu parler de ce Indie Game : The Movie autant en bien qu'en mal. Globalement les puristes n'ont pas aimé et les néophytes ont apprécié. La question est donc : Pourquoi ?

Les réalisateurs James Swirsky et Lisanne Pajot ont choisi de s’intéresser au coté humain plutôt qu'au processus de création du jeu indie avec tout ce que cela comporte derrière. Le film suit ainsi trois protagonistes dans leurs déboires, brossant ainsi le portrait de trois hommes passionnés par leur métier. Il faut voir Indie Game : The Movie comme un film proposant une tranche de vie plutôt que comme un vrai documentaire. Pour peu que l'on connaisse un peu l'industrie du jeu vidéo, il n'y a rien de particulier à apprendre ici. Le film se montre même très partial, c'est les gentils développeurs indépendants contre les grands méchants de l'industrie et même si ce n'est pas forcément faux l'opinion manque de nuance et de consistance.

Mais voilà, le résultat est tout de même plaisant et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Les protagonistes sont intéressants, même si parfois un peu agaçants, et la mise en scène se veut assez stylisée pour pouvoir plaire au grand public, les fameux néophytes. Au fond c'est surtout à eux que s'adresse le film, à ceux qui n'en ont peut-être rien à faire des jeux-vidéos, ceux qui considèrent ça comme une occupation débile. Le film parle d'une passion et le fait bien, de façon à pouvoir être compris par tout le monde. C'est le point fort du film mais aussi et surtout son point faible car pour arriver à leurs fins les réalisateurs n'hésitent pas à tirer sur la corde sensible ce qui peut par moment être assez irritant.

Le film sait où il va, parfois au grand dam des passionnés de l'industrie vidéo-ludique qui voient ici leur rêve de découvrir de plus près l'industrie des jeux indépendants partir en fumée. Alors non Indie Game : The Movie n'est pas un docu-info mais oui il reste tout de même intéressant par son coté humain parfois touchant même si certains passages sont bien trop mis en scène. C'est un film que j'aurais tendance à conseiller, surtout aux plus grands détracteurs de cette industrie.