On ne Change pas une équipe qui gagne... Comme le duo formé par Grant et Bergman avait plutôt bien fonctionné avec Hitchcock dans les "Enchaînés" en 1946, on se doutait bien que des gros malins de producteurs remettraient le couvert pour le tandem avec la perspective de confortables bénéfices !
Ceci d'autant que Grant vieillissant, n'acceptait de tourner ce film qu'avec Bergman, comme par hasard. Mais les programmes de travail des acteurs en vogue sont plutôt chargés et il faut souvent du temps pour concrétiser des projets...
Mais comme l'actrice était tenue par un autre engagement, (l'auberge du sixième bonheur) ceci explique pourquoi le tournage de cette histoire, plate comme le belon du même nom, s'est déroulé en Angleterre. Il eut pu se tourner à Tizi Ouzou que ça n'aurait rien changé à l'affaire : le marivaudage primaire qui tient lieu d'histoire se déroule en quasi huis-clos ! On se croirait au théâtre, hélas !
Et contrairement aux comédies de boulevards, il est loin d'être comique et se révèle même un poil casse-pieds par moments car il ne se passe rien, ou pas grand-chose sinon des prises de vues banales, et des états d'âme rappelant la pâmoison des jeunes filles en mal de roucoulades !
Si vous ajoutez à ce désintérêt mon absence de conviction vis à vis du jeu par trop artificiel et maniéré de Bergman, vous comprendrez que j'eus préféré voir à sa place une Eva Marie Saint : elle qui a donné à contrario une réplique parfaite à Grant dans "La mort aux trousses". Ce film restera pour moi le chef d'oeuvre à la fois de Grant et de Hitchcock au cinéma...
Et puis, voir Cary jouer les amoureux maladroits ou boutonneux autant que transis, à 54 balais, il y aurait comme qui dirait "du retard à l'allumage" ! Et le voir faire le clown sur une piste de danse, est-ce bien encore de son âge pour un homme habitué à jouer des rôles plus "posés" ?
Gérard Klein lui, n'a pas prolongé "l'instit" plus de deux ans par respect pour le téléspectateur dit-il car son rôle n'eut plus été compatible avec son âge. Scrupule qui est loin d'être appliqué par d'autres comédiens qui se ridiculisent dans certains rôles genre Magellan entre autres !
Il aura fallu que je me fasse violence pour attribuer une relative bonne note à ce long-métrage gnan-gnan, mais elle est due uniquement au talent de cary Grant : un autre que lui dans ce rôle bêta eut
été ridicule... Histoire sans intérêt voire pénible, à ne subir que pour le talent de la victime (l'acteur !)
Arte le 06.01.2020