S’il est un film pour lequel la VO est une nécessité, c’est bien celui-là (il y en a sans doute d’autres mais je trouvais que ça faisait pas mal comme phrase d’intro, et puis comme ça l’air de rien je dis que j’ai la classe parce que MOI je l’ai vu en VO, et na d’abord).

On peut saluer l’idée de jouer la carte du brassage des langues pendant tout le film, même si ça lui donne parfois un faux rythme (certaines langues sont plus musicales que d’autre, certains dialogues mieux écrits, plus naturels...).
Tarantino se dote d’un casting 4 étoiles et polyglotte qui donne à son métrage un air de salade composée où se succèdent les belles découvertes.
C’est bien vu pour rappeler le caractère mondial de la guerre.
Il faut dire aussi que le sujet de la guerre ça permet de mettre un peu de sang, et ça Quentin c’est son truc, il en profite, et il laisse Brad Pitt mettre la main à la pate (Ouch la référence balourde à une scène du film… à la base c’était pas volontaire mais je me suis laissée emporter par mon élan).

On retrouve tous les ingrédients de Tarantino, mais en plus on a le contexte historique dans lequel on ne l’attendait pas, et il faut reconnaitre qu’il s’en sort assez bien le bougre.
Alors certes il ne faut pas attendre un documentaire, d’ailleurs Quuentin ne s’embête pas pour refaire le match à sa sauce, et on l’en remercie, il n’essaie pas de nous vendre Le film de référence.
Il ne faut pas non plus s’attendre à vibrer en même temps que les personnages: comme souvent avec ce réalisateur, les sentiments qui dominent sont la peur et l’envie de vengeance, le reste n’est que faribole. On a vu mieux question identification, et implication.

C’est un peu mon reproche général à QT qui m’empêche de l’idolatrer, je peux admirer sa maitrise, l’utilisation des musiques, des couleurs, de plein de choses, mais il me manque toujours des émotions autres que “j’ai trop la rage je vais te tuer”.

Evidemment on a des personnages charismatique, mais on ne s’y attache pas (en même temps vu le pourcentage de morts on risquerait de s’attacher au mauvais poulain).
Les acteurs sont bons, surtout Christoph Waltz qui est incontestablement l’un des meilleurs méchants que j’ai pu croiser depuis longtemps (d’ailleurs je n’ai aucune envie de le croiser en vrai).
.
On pourra quand même trouver les frenchies un niveau en dessous des autres, principalement à cause de dialogues pas faciles à porter, ça rend le phrasé laborieux et pas naturel. Ca devient facile de trouver Mélanie Laurent fadasse, mais je veux penser que c’est le rôle et l’écriture des dialogues qui veulent ça.
A l’inverse Diane Kruger est à tomber, et forcément c’est difficile de faire le poids à côté d’une telle prestation.

Un bon film, de bons acteurs, une bande originale qui va bien, que demander de plus? QT n’est pas non plus le père noël, il ne va pas venir mettre le feu au ciné hein!
iori
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le 21 mars 2014

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iori

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