Inglorisous Basterds de Quentin tarantino par Vincent N.Van

Introduction
Le voilà le nouveau Tarantino, après avoir œuvré sur sa dernière franchise « Kill bill » véritable transposition du manga en live sur grand écran et du sympathique « Boulevard de la mort » le réalisateur de Pulp Fiction rend hommage au western spaghetti et à la seconde guerre mondiale en revisitent l'histoire à sa manière. N'allez donc surtout pas voir Inglorious Basterds en pensant allez voir une œuvre historique authentique et fidèle de la seconde guerre, Tarantino prend en effet le parti pris de changer l'histoire pour nous offrir SA propre version ce qui lui permet par la même occasion une certaine liberté pour orchestré son œuvre de la manière la plus « Tarantinesque » qui soit. C'est exactement pour ce style parfois toujours imité mais jamais égalé qu'un film de Quentin Tarantino reste un événement. Pour sa galerie de personnages charismatiques, ses dialogues taillés au couteau, ses séquences d'action (surtout) depuis Kill bill et l'amour d'un vrai passionné de cinéma qui aime revisiter les genres et les styles du 7ème art.

Déception
Malheureusement Inglorious Basterds ce révèle être pour ma part une déception car même si la dernière œuvre de Tarantino est à n'en point douté une véritable preuve d'amour pour le cinéma, il reste le film le moins abouti au niveau du rythme, des dialogues et de la maitrise des personnages.
Pourtant, le film commence à la perfection avec une séquence d'introduction absolument magistral ou Tarantino réussi à rendre palpable une tension insoutenable. La dite séquence met en scène LE personnage du film, le colonel Hans Landa « chasseur de juifs » habité par un Christoph Waltz à la limite du comique et du mal absolue jouant avec une gestuelle impressionnantes, il habite son personnage, il EST le colonel Hans Landa et face à lui l'acteur français Denis Menochet pour un interrogatoire des plus « glaçant ». Afin d'éviter tout spoiler je n'irais pas plus loin mais pour ma part, cette séquence reste la partie la mieux maîtrisé du métrage (gestion de l'espace, du cadrage, du rythme des dialogues...) et pourtant ce n'est pas une des très peu nombreuses séquences d'action d'Inglorious Basterds. Oui car c'est malheureusement l'un des problèmes majeurs du film, ceux qui étaient venus pour s'éclater à voir du cassage de nazi au même titre que ceux qui étaient allé voir Uma Thurman découpé des types au sabre seront déçus. Inglorious Basterds n'est pas aussi rythmé et effréné que Kill bill à l'image de sa bande annonce, c'est avant tout un film basé sur le dialogue ou Tarantino filme la majeur parti du temps ses personnages dans des pièces, autour de tables, dans un café, en face d'un cinéma...en réalité le dernier film de Tarantino fait plus le lien entre cinéma et théâtre au bout du compte.

Problème de rythme et d'équilibre
Cela n'aurait pas été un problème si « QT » avait gardé la même tension et la même maîtrise qu'il avait parfaitement réussi à instauré durant la séquence d'introduction, car en effet un rythme lourd vient s'installer entre le troisième et le quatrième chapitre. Les « bâtards » ne sont finalement que très peu mise en avant pourtant le début du film laisse clairement présager le contraire avec une mise en exposition classique mais maîtrisé pour l'un des « bâtards » de la bande jouer par Til Schweiger hélas, le soufflet retombe aussitôt après une petite séance de tabassage « gentil » à la batte et quelque scalpes, pour le reste finit, attendez et subissez environ 1h40 de dialogues. Subir en effet, car Inglorious Basterds nous sert une avalanche de dialogues qui n'en finissent pas et qui auraient très bien pu être raccourcit sans pour autant enlever la tension que veut absolument conserver « QT », seul Christoph Waltz, le colonel nazi tire son épingle du jeu. Pour être clair il efface littéralement tous les personnages présent à côté de lui, Mélanie Laurent en l'occurrence est beaucoup trop juste dans son jeu et ne fait pas le contrepoids face à l'intensité du jeu de Waltz. Le plus frustrant c'est tout simplement le faite que Tarantino a créer ici un personnage très bon, trop bon même mais dans son film le moins réussi car à la fin la seule chose que l'on retient réellement au-delà du message et de l'hommage que rend Tarantino au Cinéma, pour le Cinéma c'est la performance absolument ahurissante de cet acteur. Au finale, si vous allez voir Inglorious Basterds, c'est avant tout pour lui.
C'est d'autant plus triste de voir « QT » délaissé ses « bâtards » car bon sang il s'agit bien du titre du film non ? La confrontation entre le personnage de Brad Pitt (Aldo Raine) et Christoph Waltz (Landa) aurait pu être encore plus jouissive et « décapante » si Tarantino avait pris le soin d'équilibrer le rythme de son film (dialogues/personnages). Avec l'énorme soin apporté à Hans Landa tout au long du métrage, « QT » ce tire (délibérément ?) une balle dans le pied sur la fin en l'expédiant avec une facilité déconcertante que l'on ne lui connait pas. On est foutrement bien loin de l'intensité de la confrontation entre Marsellus Wallas et Butch Coolidge de Pulp Fiction.

Conclusion
Même si Inglorious Basterds reste ponctué de certaines séquences magnifiques notamment grâce à Christoph Waltz et de quelque dialogue « Tarantinesque » réussi (la séquence en italien), c'est finalement trop peu surtout sur 2h34 !
Le message du réalisateur est pourtant clair comme de l'eau de roche et parfaitement louable (la puissance du cinéma et son pouvoir) mais il est malheureusement plombé par un rythme mal dosé, des « bâtards » trop peu exploités, des dialogues qui ne cessent de tourner en rond qu'il n'arrive décidément plus à maitriser à la perfection cela ce ressentais déjà sur le deuxième volet de « Kill bill » et « Boulevard de la mort » ou « QT » ne retrouvait plus ce qui faisait la force et en même temps l'extrême simplicité des dialogues de Pulp fiction, son œuvre décidément majeur de sa filmographie.
Inglorious Basterds dans le fond, reste son film le moins culotté, le moins tranchant et surtout le moins abouti. Un bout de pelloche beaucoup trop gentil et moins « badass » qu'il aurait dû être et ce malgré tout l'amour d'un cinéaste pour le 7ème art mais peut-être que la raison se trouve ici, « QT » mûrit et son cinéma évolue mais personnellement j'aimerais retrouver ce gars qui passe toute une séquence à parler du « quarter pounder » et du système métrique foireux, du gars qui ose prendre un malin plaisir à mettre ses personnages dans des situations plus qu'inconfortable (cf. Marsellus Wallas) où encore du mec qui s'éclate à filmé pendant une bonne dizaines de minutes des super méchants ce faisant découpé au sabre par une Uma Thurman en furie parce que franchement, c'était plus bandant.

Rédigé par Vincent N.Van
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le 20 févr. 2011

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Vincent N.Van

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