- Zoom Back Camera.
Ainsi débute Inherent Vice. La caméra démarre. Le film lui aussi. Cette ambiance récurrente chez Paul Thomas Anderson, cette ambiance flashy, très années 70, et encore plus quand sa fiction prend place dans les années 70. Ici, les seventy's ont largement pries le dessus, les couleurs pétantes et le rose sont de mise en ces temps. Les hippies époque Woodstock sont à chaque coin de rue et la vie est belle. Pas de crise financière, pas de stress, un petit s'biff entre les dents, voici la vie de ce Doc. Pas celui de Retour vers le futur bien sur. L'ambiance est posée.
- Zoom Back Camera.
Inherent Vice est un film calme, posé. Parfois, pris d'un élan de faire virevolté sa caméra, l'ami PTA joue avec le rythme. Mais dans l'ensemble, c'est un film de dialogue. Certains y verront une langueur monotone inutile et largement surfaite, d'autres chercheront les petites pépites dans les répliques d'un Joaquin Phoenix qui pour la première fois joue bien et ne nous sort pas sa tête de bœuf musqué. Et les dialogues de Josh Brolin forme à chacun des petites pépites belles et virevoltantes. Un film qui a donc pas mal de répondant et qui impressionne dans sa qualité d'écriture, mais pas que. Inherent Vice c'est aussi le film des années 70, des 70's. En effet, il aurait peut être cartonné s'il serait sorti dans les années 70. Car ce film est loin d'avoir eu un immense succès. Et ce, malgré un casting de rêve. Les rêves, venons-en. Ils sont toujours présent dans l'imaginaire de Sportello, car c'est un personnage rêveur, qui arrive même à être nostalgique d'une époque ou on trouvait bien moins de shit et de LSD. Il passe pas mal de temps à glander chez lui, à attendre qu'on l'appel pour qu'il vienne en aide aux gens. Il est songeur. Tout le temps. Malgré qu'il soit sous substance illicite, il est toujours serein et plutôt calme (du moins la majeur partie du temps). Il est surtout envouté par Shasta Fay Hepworth, très bien jouée par une actrice qui m'était inconnue, Katherine Waterson. Ce personnage est aussi mystérieux que la véritable personnalité de Doc, qui est au final est très peu montré. Ça vrai personnalité, d'homme attiré par la sensualité de Shasta, est donc en fait dévoilé dès le début, sur cette superbe intro accompagnée d'un son bien lourd : Vitamin C du groupe allemand de krauftrock nommé CAN (PS : un groupe génial). C'est avec cette introduction que tout est dévoiler et on peut donc déjà comprendre certains enjeux qui seront les enjeux principales du film.
- Zoom Back Camera.
Inherent Vice, c'est aussi une ambiance et une maitrise des dialogues. De Owen Wilson à Joaquin Phoenix et Josh Brolin, ils sont plus prenants les uns que les autres. Des répliques qui pourraient devenir culte et beaucoup d'humour. Mais surtout, une ambiance. Celle qui fait la force et la puissance grandissante du film. Dès le début, on est hypnotisé et happé par ces plans séquences et travellings si chères à l'ami Anderson. Des plans vraiment ouf. De quoi faire rougir Inarritu. Que du bon. Et des couleurs parfaites, très 70's. Inherent Vice est si ancré dans son époque qu'il pourrait être réellement un film sorti dans les années 70.
Bref, fan ou non de PTA, moi-même appréciant guère ce réalisateur à mon sens surestimé, matez Inherent Vice, un film déjanté, avec une intrigue policière sans ennui, de bons dialogues, une ambiance parfaitement colorée et un Joaquin Phoenix qui joue bien pour une fois. Une perle mésestimé.