Ha, le plaisir d'aller voir sa belle-famille et de se retrouver confronté au programme télé d'un dimanche après-midi. Parce que c'est vrai que je ne sais pas comment j'aurais pu avoir l'occasion de voir ce film si ce n'était de cette manière-là.


"Selling innocence" est une belle daube. Cela se regarde sans trop de peine, mais il faut bien dire qu'il ne se passe pas grand chose dans ce film. En même temps, les auteurs devaient pondre une histoire qui serait diffusée à un maximum de gens, donc forcément, il ne faut pas trop choquer, il ne faut pas aller trop loin malgré le fait que le sujet soit propice à cela. Ce n'est pas le discours naïf sur les dangers de l'internet qui me gêne, c'est vraiment la manière de raconter cela. C'est gros oui, mais ça ne va pas assez loin. C'est ce que je dis toujours à mes élèves, si on veut montrer quelque chose, il faut y aller à fond. Cela ne veut pas dire qu'il faut tomber dans le misérabilisme, mais si on prend ne fut-ce que le 'méchant' de l'histoire, ses manipulations ne vont pas très loin ; en fait, ce sont les auteurs qui ont manqué d'idées fortes pour traiter de cela.


Sinon, pour en revenir au discours, même si je n'en tiens pas compte dans la note, je trouve tout cela bien naïf. En même temps, le début des années 2000, c'est l'époque où les jeunes commencent à surfer et à chatter comme des malades, que le cam2cam fait son apparition, que caramail et msn ouvrent leurs portes pour du chat innocent mais aussi pour un comportement un peu plus dévergondé. Mais de là à dire qu'une fille qui se montre est forcément une mauvaise personne et que ceux qui tombent sur ces images sont forcément des pervers qui risquent de devenir des criminels... Le tout couronné par ce message sur le code vestimentaire : lorsque des jeunes réclament un code vestimentaire dans leur école, c'est que quelque chose ne va pas, qu'on est entré dans la quatrième dimension.


Au niveau mise en scène, il y a des idées plutôt dégueux : des effets de style horribles lorsqu'on adopte le point de vue du pervers. Ensuite, le découpage, mais ça on s'en doute puisque c'est pour lé télé, n'est pas très intéressant, c'est même très plat, avec une lumière jamais vraiment recherchée. Les acteurs ne sont pas top non plus mais ne sont pas nazes quand même. En fait, le plus amusant, c'était de re-découvrir ces fringues typiques de mon adolescence et ainsi deviner sans rien savoir du film que c'est sorti quelque part pendant la première moitié des années 2000.


Bref, pas vraiment un bon film, mais j'ai connu pire ; disons que l'équipe fait ce qu'il faut pour que ce soit pas insupportable à regarder.

Fatpooper
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le 1 nov. 2015

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