31 ans après Le Dernier Tango à Paris (1972), le scénariste d'Il était une fois dans l'Ouest, Bernardo Bertolucci revenait filmer son amour pour la Ville de lumières. The Dreamers raconte l'histoire de Matthew (Michael Pitt) est un jeune américain venu à Paris pour améliorer son français et sa culture cinématographique. Tout le pousse alors vers la Cinémathèque, véritable temple pour les cinéphiles de l'époque, la « Franc-maçonnerie du cinéma » comme il le dit lui-même. Il y rencontre deux jeunes bourgeois Parisiens Isabelle (Eva Green) et Théo (Louis Garrel), frère et sœur, qui tombent amoureux de ce candide américain. Ces Bobos fréquentent frénétiquement les salles obscures et ont pour jeu de faire deviner des scènes de films cultes. Mais gare au perdant, qui se trouve sadiquement puni, comme l'on puni un hérétique, comme une initiation maçonnique où l'on outrepasse les limites du politiquement correct.
The Dreamers est un film nostalgique, qui rend hommage aux classiques du cinéma Hollywoodien comme avec Freaks de Tod Browning ou Scarface d'Howard Hanks et à la nouvelle vague avec les films de Godard : A bout de souffle et Bande à part. Bertolucci contextualise son récit en l'imbriquant dans les événements de Mai 68, instant clé de l'histoire du Cinéma Français. Il dépeint ainsi la vie de deux jeunes Parisiens qui ont perdu la notion de limites, en ces temps révolutionnaires et anarchiques. Des adolescents paumés qui ont soif de sang et de feu, qui n'attendent que de pouvoir déverser leur colère enfantine dans les rues. Ils se retrouvent confronter à l'éducation moraliste de Matthew, l'américain pacifique des années Vietnam, promulguant l'amour et non la violence. Mais conflit aussi cinématographique comme l'illustre le débat pour savoir de Chaplin ou Buster Keaton est le plus grand comique.
Le DVD propose un très court Making Of, une rétrospective rapide sur Mai 68 et un interview avec Michael Pitt. Dans son ensemble les bonus n'apportent alors pas grand chose, on achètera plutôt le DVD pour le film et non pas son contenu additionnel.
Ce film à voir, est recommandé au nostalgique de la Nouvelle Vague, du Cinéma Hollywoodien du siècle passé, de Mai 68 ou tout simplement aux amoureux de Paris. Bertolucci y propose un regard intéressant sur la mentalité de ces jeunes qui se sont retrouvés au milieu des Cocktails Molotov, tout en nous faisant revisiter nos classiques de « cinéphages ». Même si des fois le scénario se perd et des scènes perverses n'apportent que peu de choses quand à la personnalité des personnages. Le film ne ce focalise par sur ses acteurs mais plus sur les événements qui les avalent tant bien qu'eux dans une spiral destructrice.
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