Voilà un film qui fait de belles promesses. Une distribution sympathique, une histoire de cambriolage et de magie, je me suis dit, voilà le film parfait pour une petite soirée sans prise de tête.
Seulement voilà, le film prend grave la tête.
Scénario indigent, clichés à la pelle, réalisation à la ramasse, mise en scène poussive, on ne nous épargne rien.
Louis Leterier a reçu un gros budget et ça se voit. Pas un plan sans un traveling, la caméra bouge tout le temps. Pas un plan sur un comédien, pas un dialogue sans que la caméra ne bouge, tourne, avance sur la tête d’un acteur jusque la nausée.
Leterier n’arrive pas à donner le tournis avec son histoire alors il essaye avec sa caméra. Gerbant.
Pour les clichés on ne nous épargne rien, la fade Mélanie Laurent en tête, française d’interpole, parachutée sur l’affaire avant même qu’elle ne commence. La française, parisienne, qui tous les matins va lire son journal et manger son croissant sur le pont des Arts en regardant les amoureux accrocher leurs cadenas… Par pitié, ne faites pas la promo des cadenas sur le pont des Arts, arrêtez s’il vous plait, SAUVONS LE PONT DES ARTS !!!
Revenons à l’histoire ; une bande de magiciens, illusionnistes, hypnotiseurs sont engagés par un mystérieux commanditaire pour faire une série de spectacles/braquages.
L’idée du film c’est pourquoi ? Qui est le mystérieux personnage ?
Mélanie Laurent, la française, et Marc Ruffalo, le flic un peu à l’ouest du FBI, vont mener l’enquête.
Les illusionnistes de leur côté vont tout faire pour leur échapper tout en leur donnant constamment rendez-vous quelque part.
Les tours de magies ne sont pas terribles et l’armada d’images de synthèse lors de leur exécution leur font perdre toute crédibilité. On regarde et on se dit « ah, je sais comment ils ont fait ce tour, avec des CGI !! »
Pour en revenir au grand mystère, c’est pas trop compliqué. La fine française trouve la solution aussi vite qu’elle trouve un appartement géant en face d’une salle de spectacle à la Nouvelle Orléans (trop facile quand on parle français). Le premier bouquin qui parle de magie qu’elle ouvre lui donne la solution, il existerait une société secrète de magiciens agissant depuis l’Egypte Antique et que s’apellorio « l’œil ».
Un bouquin, une théorie, la solution. Du grand travail d’enquêteur.
Et ce vieux magicien qui est mort dans son coffre jeté dans la rivière il y a plus de 30 ans ? Voilà une histoire qui revient souvent dans la bouche des enquêteurs bien que n’ayant aucun rapport apparent.
Vous l’aurez compris, dès qu’on nous en parle (au bout de 20 bonnes minutes de film) on sait qu’on tient notre mystérieux personnage.
Alors qui est-il ce mystérieux personnage ?
Michael Caine l’homme qui finance l’équipe et se fait escroquer ?
Morgan Freeman l’homme qui cherche à dévoiler tous les tours des magiciens et a poussé de vieux magiciens au suicide ?
Mélanie Laurent la française qui sait ouvrir les bons bouquins ?
Ou Marc Ruffalo le flic bas du front, toujours dans l’action et qui semble ne rien comprendre à ce qui se passe et tombe dans tous les pièges ?
Nan pas lui il est trop bête, il comprend rien et il tombe dans tous les pièges.
La révélation finale prend des airs d’un énorme ballon de baudruche qui se dégonfle.
Et la scène finale avant le générique avec sa musique tonitruante tombe totalement à plat. Louis Leterrier a du se dire « et là toute la salle va être sur le cul et quand la musique va arriver ça va être une standing ovation ».
Sauf que non, ça tombe vraiment à plat.
Là nous revient en mémoire la phrase qui hante tout le film et que Jesse Eisenberg ne cesse de répéter ; « plus vous regardez de près, moins vous voyez ».
Louis Leterrier aurait dû méditer un peu plus cette sentence qu’il nous rabat 4 ou 5 fois et prendre un peu de recul sur son film, bidon d’un bout à l’autre. Il ne voit pas l’énormité de son œuvre.
Reste que les acteurs s’en sortent pas mal et heureusement… manquerait plus qu’ils jouent mal.
Si vous voulez voir un bon film de magie, regardez « le prestige » de Christopher Nolan. Voilà un beau et grand film.