Vous reprendrez bien un twist?
Le problème avec les tours de magie, c'est qu'une fois qu'on connait le truc, l'intérêt est ruiné. Il en est de même avec certains films à twist : une fois la grande révélation faite, le plaisir ressenti est moindre. Ce n'est pas le cas de tous, on peut citer par exemple 6ème Sens, dans lequel on apprend à la fin que Bruce Willis est en fait Kaiser Soze. Cela sera peut-être le cas d'Insaisissables, dont le souci principal vient du fait qu'il tourne tout entier autour d'une révélation finale qu'il cherche à nous annoncer absolument.
Le scénario est ainsi clairement bâti comme une sorte de grande introduction, annonçant à corps et à cris "Attention ! La fin va vous retourner". Si bien que la fin en question ne surprend personne, tant le spectateur aura plus passé de temps a essayer de trouver le lapin dans le chapeau qu'à vraiment apprécier le film. Cette course contre la montre est néanmoins plutôt bien ficelée et agréable à suivre, à condition que l'on accepte certains artifices scénaristiques un peu gros.
La mise en scène de Leterrier, habitué qu'il est des films spectaculaires, y est pour beaucoup. S'il force un peu certains effets, comme dans la scène de la course poursuite, il a le chic pour insuffler de l’énergie là où il le faut. Le casting est à l'avenant, même si le quatuor de magiciens est bien plus avenant que le duo de policiers Ruffalo/Laurent, dont l'histoire d'amour est par ailleurs terriblement convenue et simpliste. Jesse Eisenberg est toujours aussi bon, Woody Harrelson s'amuse beaucoup et Dave Franco commence à prendre de l'importance, même si son rôle ressemble beaucoup à ses précédents.
Comme un bon tour de magie, Insaisissables joue beaucoup sur ses effets pour surprendre le spectateur. Plutôt spectaculaire et entraînant, il ne pêche finalement que par son final trop annoncé. Lorsqu'on sait qu'il y a un secret pendant 1h30, ce n'est finalement pas tant la révélation qui compte que le chemin parcouru pour y parvenir.