Le premier film m'avait laissé sceptique mais s'en sortait honorablement. La magie au cinéma n'étant toujours pas compréhensible pour moi (le cinéma est une magie en soi dont on peut décortiquer aisément les trucages), je vais voir un film qui ne me convainc guère dès les départ, ne serait-ce que pour voir Lizzy Caplan reprendre le flambeau du personnage féminin du premier opus.
Si déjà la pirouette scénaristique pour éloigner Amy Adams est maladroite, l'entrée de Lizzy Caplan est tout autant déplorable. Mais Insaisissable n'est clairement pas un film où le scénario a une importance. Ce deuxième film mêle l'art de brouiller les cartes plus insupportablement que le premier. A coup de show grandiose mais peu crédible en terme de magie (les supers pouvoirs ça ne compte pas), le réalisateur déploie sa mise en scène pour mieux perdre le spectateur. Si bien qu'au bout d'un moment je fais fis du scénario (mon dieu que je n'aime pas faire ça) pour tenter de comprendre ce qui plaît tant.
Le néant du film tient dans son misérabilisme de la naïveté : le syndrome Robin des Bois prend l'allure des tourments actuels avec le piratage des données personnelles (Google n'a qu'à bien se tenir) et bien évidement le peuple accueille ses supers héros, lanceurs d'alerte avec moult enthousiasme, plus fans que dans la vie réelle. "Le peuple est un mouton qui gobe n'importe quoi" reste quand même bien en arrière-fond du film même si c'est trop cool la magie dans ce monde de brute.
La bande se retrouve autour de l’œil, qui n'a aucune réelle utilité, les personnages reprennent le flambeau sans plus d'étoffe et seul l'humour de Lula apporte un peu de réconfort. Et non Daniel Radcliff n'arrive toujours pas à saisir le tournant décisif de sa carrière, affligeant. De même que la caricature du jumeau de Woody Harrelson (pourtant c'est Woody) m'a mise mal à l'aise.
Le film est un imbroglio de n'importe quoi, le montage rapide, les scènes de magie bafouées, la figure du grand méchant capitaliste, les masques qui tombent, tout sert à noyer le spectateur dans le show pour lui faire oublier l'absence du narration, ou ne serait qu'une bribe de scénario correcte. La pompe à fric est lancée et n'est donc pas prête de s'arrêter.

LuluCiné
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le 30 juil. 2016

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