Il faut qu'on parle.
Vous savez, je suis contre les dogmes et contre les grands principes. Je fais parti de ceux qui pensent que l'on peut tordre les règles, qu'on doit essayer de les tordre pour montrer que tout n'a pas été fait.
Ce film est l'exemple qu'il faut des personnages construits pour qu'une histoire tienne la route.
Quand j'ai commencé à lire et à voir des films, quand j'étais beaucoup plus jeune, j'étais attiré par les paillettes : les actions, les blagues, les poursuites…
Toutes ces choses ne fonctionnent que si les personnages nous poussent à nous impliquer. Je n'ai plus huit ans, mes standards se sont améliorés.
Je pense qu'Insaisissable 2 a les mêmes problèmes que le premier : sa diégèse repose sur une popularité improbable des magiciens de rue (on entend tout le temps parler des cavaliers, de leur destin, de leur code d'honneur…), ses personnages n'ont aucun développement, aucun caractère réel, aucune histoire.
Ce sont des magiciens, nous sommes un public, et nous ne faisons que regarder un tour de magie. À la fin le magicien parade, mais il reste ce mur et ses secrets entre nous et lui. Cela n'a pas le moindre intérêt. Ce n'est pas une histoire que l'on me donne là : c'est une suite d'action sans doute cohérente mais qui me passent par-dessus la tête.
Par exemple il y a le nouveau personnage joué par Lizzy Caplan qui remplace "magicien générique féminin" qui va servir de love interest à "magicien générique masculin". Est-ce qu'on s'en fiche ? Pas forcement. Le scénariste a l'air, lui, car mise bout à bout l'ensemble de cette "romance" dur 45 secondes pour se finir sur un baiser. 45 secondes pour 2h09 de film.
C'était long, dans l'ensemble laborieux, pas toujours cohérent ou compréhensible. Certaines scènes sont trop longues, d'autres n'existe pas alors qu'elles sont nécessaires. Le film veut juste enchaîner les tours de magie assistés par ordinateur et a oublié qu'il devait nous raconter une histoire. Je me demande comment quelqu'un a pu valider ce scénario.