Le dernier frères Coen est un film qui trouve sa qualité au sortir de la salle.

Tout du long, il est chiant, transparent, injuste et son écriture est trop apparente. Pour qu'on ne se fasse pas chier, il aurait fallu pouvoir y croire un peu, au talent de Llewyn, se dire qu'il avait sa chance en ce monde... Mais dès qu'il met son vieux disque en route au début, l'évidence nous frappe : en solo il est à peine bon. Et lui va mettre plusieurs jours à s'en rendre compte !

Du coup, ce trop-plein d'avance sur le personnage nous place méchamment au dessus de lui, et nous prive de véritable empathie... Donc c'est chiant. Même quand les seconds rôles sont géniaux, même quand l'insolite surgit de nulle part, le film s'affiche comme un enchevêtrement d'étapes procédurières étalées sur ces quelques jours.

Mais... mais... on sort de la salle, un sentiment d'une indicible tristesse s'empare de nous. Toute cette injustice, cette bousculade inévitable de Dieu-le-Père face à la volonté des artistes et des hommes, devient quelque part aussi la notre. Llewyn n'est ni un héros-méritoire, ni un élu. C'est le héros qui a échoué comme tant d'autres, le magnifique loser. Llewyn c'est nous.

Llewyn c'est moi...

Et putain ça craint.
mikeopuvty
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le 18 nov. 2013

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Mike Öpuvty

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