Insidious nous fait comprendre que fantastique et horreur sont de grands ennemis du temps, car il est rare de mêler ces deux géants dans un même film, c'est pourtant la signature de ce nouveau long métrage de James Wan. Un dilemme risqué pour le jeune réalisateur ! Fantastique ou terreur ? L'un écrase forcément l'autre, il faut choisir ! Et bien, malgré la nature de ce film, l'univers créé est beaucoup plus plaisant que l'ambiance n'est terrifiante. En effet, Insidious a son propre style contrairement à d'autres classiques du genre et s'éloigne des sorcières, entités, possessions pour créer des figures fictives plutôt ridicules à caractère spécial : longue langue, queue de lézard, maquillage intense et yeux globuleux... et dont nous sommes précipitamment envahis. On en déduit forcément le choix du réalisateur. Tout d'abord, c'est une famille jeune et charmante que nous voyons arriver à l'écran, rapidement atteinte par des événements qui commencent dès le début et des péripéties qui s'enchaînent pendant tout le film ne laissant place à aucun temps mort. Le scénario est habillement construit -
en plus des événements étranges dans la maison, le fils est plongé dans le coma ce qui nous rend curieux de connaitre le lien entre ces deux éléments d'intrigue
- mais fait à nouveau dominer le côté fictif. puis il y a la musique, qui, elle aussi, gâche les seules scènes qui auraient pu être terrifiantes et se dirige vers un cadre totalement kitch et irréel en allant très fort et comprenant des notes très aiguës. Bref, il est impossible de dire avoir eu peur devant ce film tellement l'action est précipitée, assourdissante et faisant figurer des monstres ridicules... Fort heureusement, les nombreux jump scare sont là pour redonner un peu de frisson car il faut avouer que nous sursautons beaucoup, même si la moitié d'entre eux sont trop brusques. C'est en tout cas grâce à ces jump scare, que nous pouvons dire que ce film parvient périlleusement à mêler fiction et "horreur", une horreur ne comptant que sur les sursauts, sans atmosphère terrifiante où les personnages courent des dangers auxquels on croit. Quant à ces personnages, la mère de famille manque clairement de réflexion et nous laisse comme image un personnage déprimé et inintéressant. L'arc narratif du père lui, permet néanmoins d'éviter le sens unique dans le scénario, notamment avec le twist qui commence à être une habitude chez James Wan. Voilà pourquoi les fans du genre doivent être indulgents avec Insidious qui scénaristiquement et visuellement s'en tire très bien.