Insidious : Cauchemar, Nanar, ou bien les deux ?

Bon allez, on va se le taper le film. On m'en a dit du bien comme du moins bien. Qu'en est-il de mon expérience de visionnage ? Attention, c'est de la réaction en direct (il faut au moins ça avec un film d'horreur) :


On est a 32 minutes du film et je m'ennuie sévère... Les personnages aussi visiblement. Une bonne équipe de vainqueurs qui tirent la gueule à tout bout de champ pour bien nous faire comprendre que c'est "dark". Pour l'instant, on est un peu comme avec un mauvais coup, vous voyez. La sauce à l'air de monter mais ça ne vient pas vraiment. Un peu rageant vous ne trouvez pas ?


35 minutes : l'actrice principale (Rose Byrne) vient de se faire attaquer par... Je sais pas quoi au final. Un cliché de monstre/esprit en robe de chambre et tignasse dégueulasse. Le truc essaye de la chopper mais disparaît tout de suite après. Auparavant, la même "chose" avait laissé un petit cadeau sur les draps du fils de la famille : une trace de main faite avec du sang. Et non, les petits garçons n'ont pas leurs règles. La trace de patte me semble un peu trop parfaite et puis avouons-le, c'est plutôt ridicule.


40 minutes : c'est toujours très drôle le coup des portes qui s'ouvrent et se ferment toutes seules. Au moins ça ne coûte pas un rond. Notre amie suit un petit enfant qu'elle ne connait pas dans la maison. L'enfant rigole, danse, fait des blagues. Ah ! Mais c'est un film comique en fait ?


44 minutes : je dois reconnaître que la gueule du bazar est assez cool au final. Petite montée d’adrénaline bien sympa qui retombe décidément très vite pour laisser place au désormais très classique : Tiens chéri, et si on faisait venir une vieille mystique et deux geeks fringués comme des témoins de Jéhovah pour capter tout un tas de trucs dans la baraque histoire de faire des petits bruit rigolos. Admettons, certains petits plans avec les spectres de couleur sont assez efficace.


Remarque personnelle : si cela arrivait chez moi je ferais fissa un procès à mon agence immobilière et m'achèterait une nouvelle baraque avec l'argent gagné. Tu me diras y'a plus crédible comme litige.


52 minutes : révélation ! la maison n'est pas hanté mais c'est leur fils dans le coma, Dalton. La chose voyagerait même dans son sommeil depuis longtemps etc. Ma bonne vieille dame spécialiste des phénomènes paranormaux vous me semblez un peu trop au courant de la vie de ce gamin. Y'en a qui vont en taule pour moins que ça... Elle n'est d'ailleurs pas la seule car, je cite "le démon convoite le corps de Dalton". Et bah mon salaud tu te fais plaisir.


55 minutes : le mari (Patrick Wilson) est sans conteste le mec le plus rationnel dans un film d'horreur depuis dix ans. Il va même faire la morale aux zigotos de services. Pas mal ! Je déconne ! Il déchante deux minutes plus tard en apercevant les dessins tout moches de son gamin (un ado fan de vampires n'aurai pas fait mieux). A croire qu'il ne devait pas souvent aller lui lire des histoires le soir sinon il les auraient remarqués.


1h00 : classique séance de spiritisme en compagnie de toute la clique des trouducs chasseurs d'esprit. On filme le tout, on fait des photos, on note des choses après avoir parlé aux forces invisibles. On a même droit à un cosplay plutôt dispensable de Sandman dont le concept m'échappe. Ça mitraille de photos, le gosse se réveille et décide de se la jouer à la Néo tandis qu'au milieu de deux éclairs, trois gugusses en costumes d'Halloween s'amusent avec le groupe. Ce dernier après s'en être sortis in extremis grâce à la traditionnelle ritournelle va-t-en esprit ou je te latte les couilles, à l'air de bien vivre le truc. Quoi de plus normal après tout.


1h08 : Dalton n'est visiblement pas le premier "voyageur". Il tiendrait cela de son père qui apparemment déteste qu'on le prenne en photo parce qu'étant gosse un esprit lui tenais lui aussi la jambe. On observe donc quelques clichés photographiques à la sauce Photoshop. Seulement, le tout est sujet à un rebondissement : le père va aller de ce fait sauver son fils via le monde d'entre la vie et la mort. L'idée n'est pas mauvaise, intéressante même. Disons que cela change de l'exorcisme à deux francs pour nous plonger dans une atmosphère qui ne serait pas sans nous rappeler le jeu Alan Wake.


1h16 : la scène cauchemardesque se poursuit et est assez efficace. L'ambiance est clairement bien maîtrisée. On y croit; en tout cas suffisamment pour s'éloigner machinalement de l'écran. Les effets sonores à la Hitchcock ont, de plus, de quoi faire tressaillir. Et... le père de famille gâche tout en envoyant magiquement balader un démon, s'étant trouvé d’insoupçonnables forces dans le pouvoir de l'amour filial. Heureusement que l'on aperçoit à nouveau la bestiole qui tâche les draps parce qu'elle est sacrément classe.


1h25 : un gag des plus idiots sur qui a la plus grosse lampe/bite entre les deux geeks. Verdict : celui qui a de la barbe évidemment.


1h28 : les esprits ont franchi le monde des vivants et se la jouent zombies-débiles ce qui fait perdre un peu de crédibilité et d'originalité au film. On était pourtant bien parti ce dernier quart d'heure. Bon... Visiblement il suffit de leur dire de se barrer pour ne plus entendre parler d'eux. J'ai envie de dire, pourquoi ne pas avoir essayé avant s'ils sont à ce point des tanches ?


1h32 : ça twist grave les mecs ! La vioque prend notre héros en photo ce qui l'énerve à mort. On le comprend, personne ne veut se retrouver sur Facebook avec une frite dans le nez. Il tue de ce fait la vieille en l'étranglant. Trop aimable mon cochon. Et... FIN


Insidious est un film d'horreur qui fait le taff sans vraiment chercher à en mettre plein la vue. Pour une oeuvre récente de ce genre surexploité on est pas mal. Bon après, l'histoire a beaucoup de mal à décoller et on ne s'identifie à aucun personnage si ce n'est à la sublime créature à face rouge (je l'adore la bestiole). Tout le passage du "rêve" est vraiment bon et haletant pour le coup. L'ambiance s'en ressent davantage mais ne fait au final que mettre en lumière le caractère très inégal du film.

On a donc du classique ennuyeux, du très classique dégoulinant de chiures et de l'original fort bien exécuté. Bilan mitigé, vous l'aurez compris.

Fosca
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le 1 oct. 2015

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