Un chasseur sachant chasser...

Avec ce scénario efficace et habile, Jaume Collet-Serra, le réalisateur de Non-Stop et Sans identité prend, enfin, son envol. Les eaux peu profondes promises par le titre américain ( The Shallows ) ne sont pas, pour une fois, celles de la superficialité. Car le film permet de nombreux degrés de lecture, souvent ironiques, sur les rapports humains ou encore la fuite du temps ( que l'on perçoit, tour à tour, sur des écrans de portables, des cadrans de montre et même, plus inattendu, par les cercles décrits par le requin dans l'eau ). Au lieu de l'esthétique clip de ses premiers films ( il s'en moque au début du métrage d'ailleurs ), Le metteur en scène dresse un superbe portrait de femme, loin de l'imagerie communément répandue...

En s’intéressant au film de requin prédateur, il fait le job mieux que la moyenne. Pour apprécier Instinct de survie, il faudra donc accepter d’écouter la voix surexploitée de Sia au cinéma, qui revient une fois de plus pousser la chansonnette sur le générique de fin. Mais comme l’ensemble est un modèle de huis clos en plein air, les plus adultes d’entre nous y trouveront l’exquis plaisir de l’angoisse, dans des scènes haletantes où l’ombre du grand squale, qui n’est pas désigné pour une fois comme une créature obsédé par la chair humaine, ressemble enfin à quelque-chose d’autre qu’à une vaste blague synthétique !!!