"Nous vivons pour devenir le fantôme du souvenir de nos enfants", Waoh !

"Interstellar" m'a laissé pantois. Pour moi c'est une Nolânerie de plus. J'entends par là qu'il ouvre plein de pistes, les oublie entre-temps, se contredit en chemin et finit son film là où il devrait commencer avec des conclusions antiscientifiques au possible.


Quand j'ai vu qu'il durait 2h49, j'ai tout de suite senti le truc. C'est maladif, il ne peut pas s'en empêcher.


La première heure et demie part tellement bien pourtant. On y évoque le révisionnisme historique "non les hommes n'ont jamais marché sur la lune", une Nasa secrète dans un monde où les armées ont été abolies, la nécessité de trouver une nouvelle planète car la Terre se meurt...


Qui eût cru que tout le film tiendrait dans cette phrase certes poétique et pourtant très alambiquée : "nous les parents vivons pour devenir le souvenir des fantômes de nos enfants". Et pourtant. Il ose.


En effet, fidèle à lui-même, Nolan dérape au bout de 2h, là où il peine toujours à trouver son second souffle en mauvais marathonien qu'il est.


Ça commence avec l'épisode neuneuide de Matt Damon, le Dr Mann, qui n'apporte rien au film, l'hésitation plan A, plan B... et ça finit avec le trou noir multidimensionnel de l'amour plus fort que la science. Une excellente idée pour un épisode de Twilight zone de 20 mn, mais totalement insuffisante dans un film de SF grandiose aux prétentions mystiques.


Au lieu d'un 2001 bis, Nolan finit sa démonstration avec une "Odyssée cosmique pour neuneus".


Je suis resté sur ma faim avec des questions cruciales soulevées par l'histoire mais demeurant sans réponses : comment les humains parviennent-ils à construire des vaisseaux pour emmener l'humanité sur Saturne ? Qu'advient-il de la Terre et de ses habitants au final ? Et que deviennent les embryons ?


Bref, vous l'aurez compris, Nolan n'est vraiment pas bon sur les longues narrations, il est incapable de tenir le fil de ses histoires.


Il ferait peut-être mieux de faire appel à d'autres scénaristes que lui-même et son frère. Il pourrait en ressortir des films digestes, rondement menés et intelligents. Ça serait pas mal au final.

Zardu
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le 18 juin 2018

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Fitch zardû

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