TARSE, Mode voyage à 100%
Par où commencer ? L'attente de ce film ? Enfin découvrir de quoi il retourne... Un Nolan est toujours un petit événement qui nous fait nous languir, une histoire à tiroir, une énigme en soit. Et j'avoue que cet "Interstellar" m'a remué, dans le bon sens du terme comme dans le mauvais si je puis dire.
Après avoir traversé le temps et l'espace en compagnie de Cooper, il faut bien avouer que ce film est un peu à part.
Plus personnel et moins accessible que les précédents. Je ne m'arrêterais donc pas à une simple critique sur 2h49 de séquences tantôt haletantes, parfois un peu longues. Mais plutôt sur le ressentît tout à fait personnel, ce qu'il reste une fois l'œuvre visionnée. Et je dois dire que j'ai voyagé, là où je ne m'y attendais pas. Alors que certains s'arrêteront à la salvation de la race humaine, moi j'y ai vu l'énergie d'un père qui met tout en œuvre pour sauver sa fille quoi qu'il lui en coûte... Le tout interprété à merveille par l'acteur principal, mis en valeur par un univers aride, très "sec" dans son traitement.
On est clairement loin de la grandiloquence visuelle d'Inception, des décors du Prestige ou de la trilogie du Dark knight (ce qui est plutôt normal). Ne vous y trompez pas, ceci n'est pas péjoratif, je pense que le but d'une telle mise en scène était de se focaliser sur l'humanité des personnages, leurs émotions face à une telle tâche à accomplir. Le tout teinté de quelques notions scientifiques qui savent rester en arrière plan pour ne pas nous rebuter et laisser le champs libre aux conséquences de ce voyage.
D'un point de vue "filmique", on passe un bon moment, avec des scènes de tension palpables, un suspens qui ne nous lâche jamais, sauf dans ces séquences un peu longuettes, mais qui nous laissent reprendre notre souffle. Les acteurs principaux sont très bons, les secondaires un peu moins car anecdotiques. Un peu d'humour bien placé nous fait lâcher les accoudoirs des fauteuils. La photographie bien que très aride est superbe et nous place vraiment dans l'ambiance de fin de "notre monde", la mise en scène, elle, nous retourne littéralement a certains moments avant de se calmer subitement pour arriver jusqu'à des plans que l'on croirait fixes, silencieux. Mention spéciale au trou de verre et au trou noir, d'une beauté simple mais spectaculaire.
Le réalisateur voulait vraiment avoir son "2001" bien à lui, et il l'a, jusque dans son clin d'œil (relatif certes) à HAL... Mais je n'en dirais pas plus.
Bref je suis sorti de la projection en ne sachant pas quoi vraiment en penser. Certains adoreront, d'autres détesteront, pour une fois le choix est manichéen, et ça j'adore. Je terminerais en disant que je pensais en visionnant films et autre séries que peu importait de la destination, ce qui comptait était le voyage. Interstellar sera mon exception. Le voyage fût long et mouvementé mais la destination en valait la peine.
À vous de vous faire votre avis.
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