"J'ai mangé Kubrick mais pas complètement".
En voilà une entreprise qu'il me tardait de voir, bien que la bande-annonce me laissait un peu sur ma faim.
Nolan a ce talent par moment de rendre crédible des histoires ahurissantes. La fable tient jusqu'à ce qu'il baisse complètement les bras au dernier quart du film, retombant dans un mauvais Inception, ce qui est bien con, car on y croyait. Dur comme fer.
Toute l'ambivalence de Nolan est là. Ce qu'il traite le mieux n'est pas la science-fiction et la "mythologie" qu'il crée. Là où il réussit, ce sont ces moments d'émotion, les moments humains. Servis par un superbe casting (tiens, y a même Matt Damon dedans, on ne s'y attend pas), ça aide un peu.
Bref, là où Kubrick n'expliquait pas dans "2001", laissant un champs de possibles de lectures métaphysiques et créant ainsi une oeuvre véritablement universelle, Nolan échoue un peu en voulant tout expliquer et tombe inexorablement dans le bonbon Quality Street.
Reste un film plaisant sur grand écran. Impact moins assuré chez Tonton Rent ou DVD-BR.
PS : n'y-t-il pas d'autres compositeurs que Hans Zimmer dispo à Hollywood ? Les moments les plus forts du film étant les moments de silence absolu.