"Faites vite, une heure ici, c'est 7 ans sur Terre"

Ma première réticence à propos de ce film a été sa durée. 2h49. C'est pas rien, quand même. En même temps, je vois pas comment Nolan aurait pu faire plus court, chaque partie s'imbriquant dans la précédente de manière tellement naturelle qu'en couper un bout serait plus considéré comme une censure soviétique mal faite qu'un véritable scénario écrit et réalisé comme tel.

Sur une Terre agonisante, un père de famille, Joseph Cooper tente de survivre et se bat pour ses enfants, en travaillant la terre, comme la plupart des gens sur notre jolie planète. Sa fille voit "un fantôme" et celui-ci leur montre le chemin pour aller dans une base secrète de la NASA (qui n'existe plus, ça coûte trop cher et ça sert à rien). Cooper, en ancien pilote de module spatial (ça faisait con de dire fusée dans ce contexte), se voit proposer un job en CDI : aller au confins de l'univers, traverser un trou de ver près de Saturne et plonger dans une nouvelle galaxie pour trouver un lieu habitable par l'espèce humaine.

Bien que très documenté et très (trop?) technique, ce film est à la portée de n'importe qui, car il n'y a pas que la science qui compte (eh ouais sinon c'est trop facile). Bien qu'ultra calé scientifiquement, il y a aussi une grosse part de relations humaines qui se joue dans ce film. Déjà, c'est la survie de l'espèce humaine qui se joue (et je vais pas donner corps aux critiques de scientifiques qui disent que c'est trop ceci ou trop cela). Les mecs vivent avec du maïs parce que c'est la seule espèce qui est encore cultivable (et à la rigueur, on s'en cogne que ce soit réaliste ou non), y'a des tempêtes de poussière, l'air est irrespirable, le taux de dioxygène ayant littéralement chuté. Bref, c'est un peu le chaos et l'Homme doit réinventer sa place. Ensuite, c'est l'histoire d'un père et de sa fille (et son fils dans une moindre mesure). Une histoire à travers le temps et l'espace puisque... Nan allez voir ce film, ça vaudra mieux. C'est aussi l'histoire de Cooper et d'Amelia Brand. Histoire d'amour distendue dans le temps et l'espace. Ce film explorera jusqu'à la fin ce que peut représenter la solitude pour un être humain. Cette solitude qui n'est même pas comblé par le bruit d'un insecte. Ce film explore aussi les faiblesses du genre humain, de sa résignation à l'impossible.

La musique de Hans Zimmer ajoute une autre dimension (genre y'en a déjà pas assez) au film, le rendant encore plus atmosphérique (si c'est possible). Cependant, l'un des principaux bémols du film (qui n'empêche pas d'aller au bout cependant), c'est la prégnance de concepts scientifiques un peu difficiles à appréhender pour un humain lambda doté d'un bac L (comme moi).
lcs_hbr
9
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le 13 nov. 2014

Modifiée

le 18 nov. 2014

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Lucas Hueber

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