Assis au fond d'un siège d'une salle de cinéma, j'attends patiemment le début d'un film. Un énième teaser défile à l'écran. Accompagné d'un discours métaphysique, il alterne des scènes sans liens à première vue : un champ de maïs, une bibliothèque, les annales de la conquête spatiale. Le titre apparaît enfin : INTERSTELLAR
1 an plus tard, c'est ce film dont j'attends patiemment le début. Interstellar débute avec un sans-faute. Il parvient à communiquer toute la sévérité de la situation sans tomber dans le piège de l'expliciter. Cooper et sa fille, Murphy, vivent sur une terre à l'agonie, rongée par le changement climatique. Leur curiosité et leur soif de découverte font face à une humanité désemparée qui a perdu goût à la découverte.
Tout se bouscule quand Cooper fait la rencontre hasardeuse (ou pas...) d'un vestige d'un âge rejeté : la NASA. Le voyage peut alors commencer ! Cooper, en quête d'un avenir meilleur pour Murphy, s'envole vers les étoiles. Il est accompagné par Brand et TARS, un robot à l'humour mesuré. On s'attache rapidement à TARS dont le design est rafraîchissant.
Cependant, ce début de voyage introduit la première fausse note, qui va se prolonger tout au long du film. Les relations entre les membres de l'équipage sont peu développées. Brand est largement sous-exploitée. Ce qui est bien dommage pour un film dont l'humain est une composante centrale.
Une fois le trou de ver emprunté, on s'imagine enfin pris dans un incroyable voyage. Un voyage qui repousse les frontières d'exploration de l'espace et des profondeurs de notre humanité. Malheureusement l’isolement est brisé par des allers-retours entre la Terre et le vaisseau. Quel gâchis !
Malgré cette rupture de l'isolement, l'émotion est là.
Rattrapé par la réalité de la relativité générale, Cooper, lors du visionnage des vidéos de ces enfants, nous entraîne, avec lui, dans un torrent d'émotions. Son impuissance d'agir et de signaler une once de vie à ses enfants sont prenants. Cette scène, à elle seule, élève le film.
Interstellar se base solidement sur les théories scientifiques de notre époque, mais n'hésite pas à ouvrir d'autres perspectives. Il exploite notamment une idée plus spirituelle, en présentant l'amour comme une force qui relie les êtres humains entre eux. Cette force est pleinement utilisée dans l'avant-dernière partie du film ; Cooper, projeté dans une dimension inconnue, va se servir de l'amour qui le relie à sa fille pour communiquer avec elle.
Cette scène surprenante laisse enfin totalement place à l'imaginaire du spectateur. Enfin... pas vraiment... puisque Cooper vient nous donner son interprétation.
Le film aurait pu se terminer sur le corps de Cooper en apesanteur dans l'immensité du vide de l'espace. Vide que chacun aurait pu remplir par son imagination.
En lieu et place d'une telle fin, on nous sert une nouvelle fois des réponses. Ce qui apparaît, pour moi, comme la plus grande erreur du film.
Le manque de place faites à notre imagination, la sous-exploitation des membres d'équipage, ainsi que le manque d'immersion dans cet incroyable voyage viennent freiner l'ascension d'Inetrstellar. Ce qui est bien dommage !
Interstellar se hisse tout de même à une place que peu de films peuvent revendiquer.