L'ambition à double tranchant (do not go gentle into that good night)

1ère vision : Mouai
2ème vision : la bande d'ado dans la salle vous m'avez ruiné le film
2ème vision : aaah enfin la paix, ah il y a quelques faux-raccord marrants
3ème vision : ah mais en fait tout se tient, mis à part à 1 moment, et mince mais pas moyen de voir comment raccourcir le film
4ème vision : Toujours un plaisir pour les yeux et les oreilles, profitons-en avant qu'il ne passe plus
5ème vision, bon il ne passe plus que dans 2 cinéma à Paris sauf qu'ici une de vos enceinte est pétée est fait un bruit de merde (MK2 Bibliothèque ) bon j'attends la sortie Bluray.


A vrai dire c'est la première fois que je suis allé autant de fois au cinéma pour un seul film, et je pense m'être, à force, conditionné à baver devant ce dernier titre de Christopher Nolan.


Aujourd'hui encore je ne sais pas vraiment quelle vision avoir du film,
- celle d'un film prétentieux, pauvre en dialogues, avec un rythme étrange et un discours beaucoup trop optimiste et pseudo-scientifiquement ridicule qui reprend les défauts que j'avais décelé dans Inception.
- ou le véritable chef-d’œuvre de Christopher Nolan, visuellement extraordinaire, avec des dialogues qui marqueront ma culture cinématographique, le film qui m'a fait acheté des enceintes Dolby Surround 5.1 et fait revoir toute la filmographie de McConaughey (enfin une petite partie n’exagérons rien).
Tout est parfaitement calibré, et s'il reste quelques points ridicules, comme par exemple le lancement de la fusée se faisant dans la base de la NASA, il est clair qu'il m'est impossible de prendre Nolan de haut. Le film est ambitieux mais pas nécessairement prétentieux, car ses détracteurs se sont en vérités fait avoir par une promo ridicule dirigé science-fiction encouragée par la présence de Kip Thorne (coucou KIPP), à mon avis, plus néfaste qu'autre chose. Tout est signé Nolan ici, l'histoire est très simple et pourtant il lui faut 1h30 pour tout mettre en place, le monde post-apocalyptique, la théorie de la relativité, une histoire père-fille, et (malheureusement) quelques théories assez fumeuses trop vulgarisées pour être suffisamment crédibles mais bon, j'étudie dans le domaine de l’ingénierie, normal que je ne sois pas satisfait.
Dans la réalisation on remarquera que le film va également au plus simple (même si les complications sont légion chez Nolan lors du tournage). Du point de vue du spectateur on voit que Nolan s'attache à ce qu'il montre et pas comment il le montre, les plans spatiaux sont souvent très statiques, on ne voit pas vraiment le moment ou l'Endurance pénètre dans le trou de ver, et globalement le film détaille assez peu de choses en ce qui concerne les avancées technologiques supposées. Tout simplement car on n'en a pas besoin, le film utilise les ficelles connues de dimensions supérieures aboutissant à des paradoxes temporels liés à la relativité, c'est donc en quelques sortes le but de la science-fiction, se plonger dans l'imaginaire pour questionner le présent. Mais comme Christopher veut rendre le tout plausible, on en arrive a des conflits d'intérêts dans notre esprit : " le réalisateur veut me transporter, mais en même temps me conserver dans le réel". Mais ce n'est pas un hasard si Nolan a fait ce choix, car en fait le film est profondément humaniste, le traitement doit donc être humain (c'est surtout valable pour les robots) et les réflexions spirituelles totalement absentes de questions religieuses habituelles. Le choix des personnages est d'ailleurs en cohérence avec cette thématique, Cooper est un ancien ingénieur et un père et rien d'autre ne compte.


Je ne vais pas m'attarder plus là dessus, je pense que d'autres seront capable de juger la maitrise dans la construction des scènes clés du film (le décollage, la vague, les 23 ans, le poème, "do not open the hatch", "I'm docking", la fin : plus lourde de sens qu'on ne croit à première vue) d'ailleurs il parait que la VF est à chier alors faites moi plaisir et regardez ça en VO.
La bande-son est remarquable, on sent comme d'habitude l'implication mutuelle de Hans Zimmer et Nolan sur la composition et son utilisation.


On peut rester dubitatif à première vu, mais après l'avoir vu 5 fois au cinéma je peux dire ceci : c'est véritablement le chef-d’œuvre de Christopher Nolan, les défauts du films (incohérences, explications mal venues, longueurs) sont fidèle au processus Nolan alors je ne retiens que les points positifs : justesse des acteurs, montage impeccable (ou presque), bande son fidèle et envoutante, scénario pas nécessairement bien maitrisé mais bien adapté.


On va dire que j'ai pris l'épée du bon côté pour trancher cette critique, il aurait été injuste de faire autrement.

Magemo
10

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le 5 févr. 2015

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Magemo

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