Les 30 glorieuses.

Oui je sais , le titre de ma critique n'a absolument rien à voir avec le film , mais c'est ma trentième critique et , à l'instar du manque de modestie , j'avais envie de marquer le coup avec un titre accrocheur.
Pour une trentième critique , j'ai choisi un film qui a marqué toute une génération , un film qui a remis au goût du jour le "road trip" et la volonté d'émancipation d'une jeunesse qui rêve de revivre Woodstock. Au moment de sa sortie , je ne faisais pas partie de cette jeunesse rêveuse , n'ayant que 12 petites années au compteur , je n'avais donc pu saisir l'essence d'un film qui m'avait été présenté en cours d'anglais au collège.
Tirée d'une histoire vraie (mais bien sûr largement romancée) "Into the wild" est avant tout esthétique. Nombre de plans de paysages sont d'une beauté envoutante et le jeu de lumière est absolument magnifique. Ce film est rapidement devenu culte mais pas grâce à sa technique ou à son scénario , il est devenu culte de par le message qu'il véhicule durant 95% du film. Oui je dis 95% car selon moi la morale de fin vient gâcher et contredit tout ce que le film souhaite dire et dénoncer auparavant.
Coté technique , les plans n'ont rien d'exceptionnel , ils sont même parfois très redondants ( un zoom trop présent qui fait penser à des films de série B). Des apparitions de Vince Vaughn (qui pour une fois ne joue pas d'une façon trop nonchalante , qui est sa marque de fabrique ) et Kirsten Stewart permettent de dynamiser l'histoire , qui peut parfois s'étendre un peu trop.

Vous l'aurez compris , la technique de réalisation n'a pas beaucoup d'importance dans ce film. Ses principales forces sont sa lumière , ses paysages et le message qu'il véhicule. Revenons en à ce "message": La volonté d'émancipation du personnage à peine adulte retranscrit une volonté universelle des jeunes adultes de vouloir de détacher des codes conservateurs de la société et du traditionalisme religieux (en particulier aux USA). Christopher se détache radicalement en donnant tout son argent ou en le brûlant , en laissant sa voiture à l'abandon et en méprisant tous biens matériels qui font la société ce qu'elle est. Tantôt maladroit , tantôt le fils que certaines personnes qu'il rencontre n'ont pas eu , Christopher se cherche et construit une vie entière en deux ans (comme le rappelle les chapitres). Mais finalement , ce traditionalisme religieux finit par le convaincre sur la fin de son périple et avant de mourir , il rappelle que Dieu veille sur chaque personne et que le bonheur n'est utile que s'il est partagé. Alors , tout un périple pour finalement céder aux sirènes de la religion, ceci n'était qu'un chemin de croix , qu'un pèlerinage?
Chacun est bien sûr libre de son interprétation de cette fin , personnellement je préfère retenir les premiers 95% du film , sa recherche du moi. C'est un film à voir , un "must see" qui vous donnera envie de prendre votre baluchon et de partir à l'inconnu comme Christopher , de partir "into the wild".

PS : Une des meilleures bandes musicales que j'ai entendues. 8/10.