Rob Marshall, talentueux metteur en scène de comédies musicales, nous livre encore un film entraînant dans la première heure et demie, grâce à ses chansons très facilement coincées en tête (surtout la chanson-titre Into The Wood), des chorégraphies travaillées, une histoire originale qui recoupe un grand nombre de contes populaires de façon détournée. Un immense plaisir se ressent dans le jeu des acteurs (notamment Meryl Streep, qui a l'air de bien s'amuser en grande vilaine sorcière), et des jeux de mots assez comiques (lorsqu'on demande à l'épouse du boulanger de chercher la "vache" qui s'enfuit - en anglais cow qui peut aussi signifier une femme de mauvaises mœurs - elle hésite alors entre suivre l'animal qui court ou la princesse qui se fait désirer du prince, un peu "cavalière" en effet... la blague est délicieuse !). Le film appuie les sous-entendus (pour adultes) des contes de nos enfances, et nous offre de nombreux clins d’œil (lorsque les personnages s'assoient en cercle autour du conteur à la fin, le visuel reprend celui de la couverture des Contes de ma Mère l'Oye, avec les enfants assis autour de la Mère L'Oye...). Des questions existentielles comme le fait de devenir parent sont discutées : le boulanger se croit atteint de la tare de son père, un peu comme chez Zola, mais évidemment en moins profond ici. Le grand défaut du film est cette demi-heure finale qui ne sert strictement à rien : la géante n'a aucun intérêt dans l'histoire et l'on bascule dans une partie plus sombre, plus lente, et moins intrigante... bref ennuyeuse à souhait ! L'image finale du château sous le soleil avec les heureux événements aurait constitué une meilleure fin, prévisible certes, mais intéressante au moins ! Et que dire des personnages présents à peine trois minutes et crédités en grand sur les affiches (Monsieur Depp, avec tout respect qui lui est dû, semble ne plus s'être senti sur ce coup... il n'a rien à faire dans les crédits en énorme, à la place des enfants qui tiennent la boutique loyalement tout le film !). Un bon divertissement pendant la première heure trente, pour terminer par un calvaire inutile et d'un profond ennui.