Rob Marshall, talentueux metteur en scène de comédies musicales, nous livre encore un film entraînant dans la première heure et demie, grâce à ses chansons très facilement coincées en tête (surtout la chanson-titre Into The Wood), des chorégraphies travaillées, une histoire originale qui recoupe un grand nombre de contes populaires de façon détournée. Un immense plaisir se ressent dans le jeu des acteurs (notamment Meryl Streep, qui a l'air de bien s'amuser en grande vilaine sorcière), et des jeux de mots assez comiques (lorsqu'on demande à l'épouse du boulanger de chercher la "vache" qui s'enfuit - en anglais cow qui peut aussi signifier une femme de mauvaises mœurs - elle hésite alors entre suivre l'animal qui court ou la princesse qui se fait désirer du prince, un peu "cavalière" en effet... la blague est délicieuse !). Le film appuie les sous-entendus (pour adultes) des contes de nos enfances, et nous offre de nombreux clins d’œil (lorsque les personnages s'assoient en cercle autour du conteur à la fin, le visuel reprend celui de la couverture des Contes de ma Mère l'Oye, avec les enfants assis autour de la Mère L'Oye...). Des questions existentielles comme le fait de devenir parent sont discutées : le boulanger se croit atteint de la tare de son père, un peu comme chez Zola, mais évidemment en moins profond ici. Le grand défaut du film est cette demi-heure finale qui ne sert strictement à rien : la géante n'a aucun intérêt dans l'histoire et l'on bascule dans une partie plus sombre, plus lente, et moins intrigante... bref ennuyeuse à souhait ! L'image finale du château sous le soleil avec les heureux événements aurait constitué une meilleure fin, prévisible certes, mais intéressante au moins ! Et que dire des personnages présents à peine trois minutes et crédités en grand sur les affiches (Monsieur Depp, avec tout respect qui lui est dû, semble ne plus s'être senti sur ce coup... il n'a rien à faire dans les crédits en énorme, à la place des enfants qui tiennent la boutique loyalement tout le film !). Un bon divertissement pendant la première heure trente, pour terminer par un calvaire inutile et d'un profond ennui.

Aude_L
5
Écrit par

Créée

le 3 août 2020

Critique lue 45 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 45 fois

D'autres avis sur Into the Woods - Promenons-nous dans les bois

Into the Woods - Promenons-nous dans les bois
el-thedeath
5

Promenous-nous dans les bois Pendant que Johnny Depp n'y est pas Si Johnny y était Il nous mangerait

À la base je voulais voir Les Nouveaux Sauvages, malheureusement il ne passait plus, je me suis donc rabattu sur Into the Woods. Le gaumont de ma ville ayant fermé, il a été racheté par une drôle de...

le 29 janv. 2015

24 j'aime

2

Into the Woods - Promenons-nous dans les bois
pi-r
7

Are you certain what you wish is what you want?

Into The Woods a été pour moi une expérience satisfaisante. J'aurais voulu passer encore plus de temps dans ces bois. Dans le deuxième "acte" on passe trop vite sur certains points que j'aurais voulu...

Par

le 11 janv. 2015

20 j'aime

5

Into the Woods - Promenons-nous dans les bois
Moizi
1

Toi aussi viens cachetonner comme une catin !

Franchement je voulais faire une sieste, j'ai donc vu "ça". Et "ça" ne mérite pas l’appellation de film... On tient ici une horreur chantante absolument abominable ! Parce que Disney semble vouloir...

le 14 janv. 2015

14 j'aime

3

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

35 j'aime

Mad God
Aude_L
5

Doing doing doing doing...

Mad God est une expérience, et ce n'est pas parce qu'on ne l'a subjectivement pas appréciée, qu'on ne vous recommande pas de la vivre. Au mieux, vous serez subjugué par ce mélange de sadisme assumé,...

le 8 avr. 2023

35 j'aime