Vieux film de caca, va ! Je t'en veux parce que comme t'es célèbre on est obligé de te voir. Et purée, il faut se taper plus de 3h de film quand même ! L'équivalent de 3 Boetticher ! L'équivalent de 7 vidéos porno d'une durée raisonnable avec mes BBWs préférées. L'équivalent d'un voyage jusqu'à Mini Wunderland à Hambourg depuis Bruxelles (en comptant lune heure d'attente à l'aéroport et les trajets en métro puis la petite marche). Si au moins t'étais bon, mais non t'es pas bon, t'es un qu'un gros caca bien baveux : t'es mou, t'es gros, t'es lourd. Pfff. M'enfin bon, au moins c'est fait hein, là j'ai mon ticket pour le Paradis des cinéphiles je crois. Ha non, il en reste d'autres à voir... et puis j'ai regardé trop de films avec Nicolas Cage, et je les ai aimés en plus... alors bon, je vais devoir faire un petit tour en Enfer avant de pouvoir me promener dans le jardin de Vanessa.


À propos de Paradis, l'autre jour je me suis imaginé ce à quoi ça pouvait bien ressembler. Puisqu'on est censé connaître la béatitude ultime sans avoir besoin de quoi que ce soit de matériel, j'ai imaginé (sans originalité), un monde vaste où il n'y a rien... juste un sol, gris tandis que le 'ciel' est blanc. L'horizon à l'infini coupé seulement par les 'autres'. Les 'autres', ce sont les autres heureux vainqueurs. Des gens qui comme moi n'ont rien à faire au Paradis. On est juste là comme des cons, debout. On n'a pas faim, on n'est jamais fatigué, on n'a besoin de rien. Alors on marche de temps en temps quand on ne reste pas planté sur place. Et puis on croise les 'autres', on peut s'arrêter pour leur parler un peu avant de reprendre son chemin. Les conversations ne sont jamais bien longues puisqu'il n'y a pas d'endroit prévu à cet effet et tout le monde sait que c'est chiant d'être debout pour parler et faire connaissance. Vous imaginez ? Même pas un arbre contre lequel s'appuyer. On peut se coucher si on veut mais bon. C'est pas particulièrement confortable un sol. Et puis, bizarrement, comme dit plus haut, on ne ressent pas le besoin de s'asseoir car mes muscles ne ressentent plus la fatigue. Et pour bien empirer le truc, on a tous le même habit, une toge allant du blanc au gris moyen. Super. Du coup j'espère qu'il y a un paradis pour cinéphile qui comporte une seule étagère qui s'étire à l'infini et sur laquelle reposent tous les films de tous les temps. Bon, évidemment, s'il y a qu'une seule télé, ça va être un peu chiant même si, au fond, on a le temps. Mais j'ai jamais été à l'aise dans les files où on attend son tour pour être servi. J'ai toujours peur, et à juste titre, qu'un gros balourd me pique la place.


Bon, un mot quand même sur ce film.


D'abord, il faut savoir que j'ai chopé une version avec une musique un peu expérimentale. C'était un peu chiant. Et puis en plus je me suis posé des questions car en le lançant j'ai vu qu'il ne durait que 1h45 et non pas 3h... Arrivé à la fin, je vois le panneau fin acte 1. Je retourne sur ZT où je l'avais chopé, je cherche un acte 2... en vain. Bon tant pis, je me souviens que c'est libre de droit. Je fonce sur Youtube, je le trouve, j'ouvre le lien. Sur le côté droit, on me propose de voir la dernière vidéo de Durendal, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'ai été voir la vidéo faite suite à un texte de SC pas très intelligent ; je vais jeter un œil à cette 'nouveauté' : ce sont ses pronostics pour les césars. Comme ce garçon ne m'emballe pas particulièrement (sans pour autant tomber dans les excès puérils de la haine et de la jalousie) je me contente de l'écouter une minute au début et une minute vers la fin : je comprends alors son objectif et puis qu'il pense que Moonlight gagnera parce que le sujet s'y prête. Il a eu raison apparemment. Je lance le film.


La quadruple intrigue est vraiment pénible à suivre. On passe de l'un à l'autre sans trop de cohérence par moment. Je comprends bien qu'à l'époque c'était complètement fou de faire ça. Mais bon, ce n'est pas parce que ce film a été fait en 1916 que je vais dire 'amen' à tous les défauts. La narration fonctionne très mal. Ça manque de transition ou de bonne transition. Les intrigues sont parfois un peu confuses. Les personnages peu intéressants. Les dialogues hyper explicatifs, parce que bon, faut avouer que sans ça on comprend rien du tout de la première heure tant c'est décousu. Certaines histoires sont plus intéressantes que d'autres. Les quatre traitent de... l'intolérance. Parfois, sdans la trivia IMDb d'un film, un petit malin s'est amusé à comptabiliser le nombre de fois que le mot 'fuck' est prononcé. Je pense que ce serait bien de faire pareil pour le mot tolérance (et ses dérivés) dans ce film-ci. Parce que bon, Griffith a tellement la haine qu'il n'a plus que ce mot là à la bouche (ou plutôt à la plume puisque c'est un film muet). Et c'est tellement gros. Et servi par des narrations si mal développées. Je ne me suis jamais vraiment senti impliqué dans le film : peut-être ai-je raté de belles choses à cause de ça, mais je pense que c'est le rôle du raconteur d'histoire de parvenir à captiver. Griffith échoue complètement à mon égard, je pense qu'il aurait dû se consacrer sur une intrigue à la fois, quitte à sortir 4 films d'un coup (niveau budget on n'est plus à ça près de toutes façons).


La mise en scène impressionne, c'est vrai. Que ce soit pour l'époque ou pas, voir de tels décors, ça fait bander les rétines. C'est marrant de savoir, d'ailleurs, que Griffith n'avait plus assez de fric pour démolir ça et que ce décor a été laissé à l'abandon pendant de longues années. Au niveau du découpage, on trouve aussi quelques bonnes idées. Mais globalement c'est mou. Et trop théâtral. Quand le film dure si longtemps c'est un peu gênant. C'est peut-être aussi parce que je viens de me manger quelques Eisenstein où le niveau technique est bien plus élevé. On trouve ici aussi de bonnes et dynamiques séquences amis elles sont rares. Les acteurs en font parfois un peu trop, enfin c'est normal au fond et il est des films muets au style théâtral que j'apprécie, mais ici on trouve aussi un manque de justesse par moment, surtout dans les moments dramatiques. Le montage reprend tout ça. C'est-à-dire qu'on a le côté mou de ces longs plans où il ne se passe pas grand chose mais on a aussi le côté bousculé de séquences qui semblent montées n'importe comment, où on passe d'un espace-temps à un autre (d'un intrigue à l'autre) sans transition. Quant à la musique, je ne suis fan ni de l'orchestre d'origine (enfin j'ignore si c'est d'origine mais en tous cas c'est l'orchestre classique d'un film muet) ni de cet orchestre (enfin il n'y a que quelques musiciens je pense) expérimental avec quelques effets dignes des années 80.


Bref, j'ai pas vraiment accroché. Mais c'est pas complètement mauvais même si j'insiste fortement sur les défauts : on trouve aussi quelques jolis plans, quelques séquences bien découpées-montées, des décors fabuleux, un côté spectaculaire qu'on ne retrouvera pas de si tôt, quelques idées narratives intéressantes (qui auraient demandé un meilleur développement). D'où ma note. Enfin je suppose qu'après une telle critique, c'est sûr, je ne suis pas près d'aller au septième ciel...

Fatpooper
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le 27 févr. 2017

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