"J'ai entendu un bruit. -T'es sûr? Mais non y a personne. -T'es sûr? -Mais oui!

Force est de constater qu'Elizabeth Moss envoie le pâté. Voilà, c'est comme ça. Je sais pas pourquoi ou comment, mais en premier ou second rôle, elle assure. Et elle porte carrément un film qui sait la diriger et la mettre en valeur. Invisible Man est une bonne relecture de cette grande figure du cinéma. Et comme ça n'échappera à personne dans l'ère du temps, mais avec de la justesse. On est pas là dans du SJW gratuit.


L'histoire raconte la fuite d'une femme qui sort indubitablement d'une relation toxique avec un grand malade. Mais même une fois partie, le spectre de son ex plâne sur elle, surfant entre traumatisme et PTSD et ex creepy stalker en tenue invisible. Déjà un mec invisible qui se trimballe dans ta maison, ça a de quoi faire serrer les fesses de n'importe qui. Mais dans ce film, on a vraiment envie que le personnage d'Elizabeth Moss, elle en a bavé, elle essaye de se reconstruire avec un entourage vraiment gentils composé d'un casting sympathique. Alors quand une porte s'ouvre toute seule, comme elle, on se surprend à dire "Mais qu'on lui foute la paix à cette pauvre femme!?!".


Mais ne vous en faîtes pas, Elizabeth Moss est une femme forte, elle a eu le courage de fuir et maintenant il va falloir en finir, comme toute bonne final girl le ferait. En dehors de ce bon prémice et de cette bonne dynamique, le film est très bien servi par un côté SF plausible (pas de potion ici) et une réalisation qui a tout compris. Très souvent, dans le cadre, on trouve des vides inoccupés. Enfin...le sont-ils vraiment? Ou y a t-il l'autre taré qui observe. Parfois, on suit les personnages faire leurs vies et quand ils sortent de la pièce, la caméra reste là à filmer le vide. Parce que le vide est en fait rempli de petit copain jaloux possesif et psychopathe invisible et manipulateur.


Tout le monde prendra l'héroïne pour une folle, et bien plus qu'une menace physique, l'homme invisible est une menace psyhologique. Le film est un mélange de thriller et d'horreur, servi par une musique en adéquation et une cinématographie clair, net et lumineuse. C'est beau. Il faudra surveiller les autres films blumhouse et le réalisateur, parce que y a eu du bon taff, là.


Pour les non-amateur de films d'horreur, je tiens à préciser que le film n'est pas gore et tient surtout sur le suspense. Donc les profanes pourront peut être pouvoir le regarder sans se couvrir les yeux, même si je peux pas leur promettre qu'ils n'auront pas les chocottes une fois ou deux, mais bon, ça fait partie du plaisir.

Narrator
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le 7 mai 2020

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