Un film à en perdre le sorbet

Qu'en est-il d'Iron Man, ce fameux film de super-héros qui a lancé le MCU il y a dix ans de cela ? Réponse tout de suite.

L'introduction présentant Stark au prise avec des terroristes afghans est bien trouvée, car elle présente une version actualisée des origines du héros adaptée à notre époque (la guerre du Vietnam ne pouvant plus parler aux jeunes générations). Le début du film est palpitant, mais rappelle un peu trop celui de Batman Begins dans le fond, mais pas dans la forme (les neiges de l'Asie cédant ici leur place au sable du désert).

Robert Downey Jr. (très impliqué au point de se mettre aux comics pour trouver l'inspiration), rend parfaitement justice à son personnage en lui donnant ce qu'il faut de désinvolture et de folie. Une icône de la pop culture était née.

Le reste du casting n'est pas en reste, avec en tête Gwyneth Paltrow qui nous sert une interprétation très réussie dans son rôle d'assistante tantôt professionnelle, tantôt maladroite. Quant à Jeff Bridges, en bureaucrate corrompu voulant évincer son ami, on regrette un peu son jeu trop théâtral par moment, qui inaugure une longue série d'adversaires légers qui n'inquièteront jamais vraiment le spectateur. On remarque aussi que le fidèle majordome Jarvis, figure emblématique du comic-book, est passé à la trappe dans le scénario. Le personnage est néanmoins partiellement présent via l'intermédiaire de l'ordinateur de bord de l'armure, mais la déception est quand même un peu là. Toutefois, ce choix reste compréhensible car le personnage aurait fait redondance avec son homologue de l'univers DC, le majordome Alfred, déjà présent dans la franchise Batman de Christopher Nolan.

Le réseau d'amis et de relations de Tony est donc parfaitement mis en place, tout comme l'intervention du S.H.I.E.L.D. et même l'arrivée de Samuel L. Jackson en Nick Fury (dans sa version Ultimate pour le moins inattendue) qui sont très bien amenés. La scène post-générique de ce dernier est jubilatoire à souhait et le sang des fans n'a fait qu'un tour quand il annonce son fameux projet (un univers "partagé" !!!). Non seulement Marvel Studios met progressivement un univers cohérent en place pour son épopée Avengers, mais ils le font bien et avec assurance dès le premier film.

Les effets spéciaux sont à la hauteur, ce qui permet à Iron Man de briller de mille feux dans son armure flashy. Après, même si rythme n'en est pas moins soutenu et que les scènes s'enchaînent fluidement, le gros point noir reste le manque d'action qui laisse un peu sur sa faim. Il faut donc attendre le final pour voir de la vraie castagne.

On retient aussi la bande son résolument rock'n roll de Ramin Djawadi, qui surprend un peu au départ dans un film de super-héros, mais qui finalement s'accorde bien à son héros rebelle et narcissique.

Sans oublier non plus les gags bon enfant qui parsèment le film et qui sont les bienvenus dans des films de super-héros jusque là trop souvent ternes. L'humour made in MCU était né, n'en déplaise aux détracteurs.

Le Iron Man résolument fun et jouissif de Jon Favreau fait date dans la longue liste des adaptations de comics au cinéma. Un héros attachant, des seconds rôles qui le sont tout autant (Gwyneth Paltrow en tête), une histoire accrocheuse et du fun à revendre, que demander de plus pour passer un excellent moment (à part peut-être un meilleur méchant, mais bon...) ? Quand on pense au chemin parcouru par Marvel Studios depuis la sortie de cet opus introductif, on le revoit forcément avec une nostalgie non feinte.