Mais bon Dieu tony .... vous sentez la pisse ?

Peu de gens comprennent mon aversion pour l'Iron Man 2 de John Favreau. Divertissant, Fun, Chouette, Jubilatoire ou Sympathique sont des qualificatifs que je me garderais bien d'accoler à une œuvre que je trouve profondément cynique et, pour le coup, totalement opportuniste.

Pourquoi ? Ben je vais vous dire pourquoi moi ! Et pour commencer, je ne vais pas me casser la nénette, je vais me la jouer cool attitude et je vais étayer mon insatisfaction par-dessus la jambe et en dépit du bon sens comme un John Favreau derrière une caméra !

S'il fallait résumer Iron Man 2 à une seule scène, ce serait certainement celle où un Tony Stark mourrant s'amuse dans une fête d'anniversaire en armure d'Iron Man, entouré de Bimbos, une bouteille de Whisky à la main, complètement bourré, se dandinant sur une musique disco pour finir par se pisser dessus !

Cette scène caricaturale et pitoyable semble malheureusement révélatrice de l'état d'esprit qui animait toute l'équipe du film. Le constat est sans appel : Iron Man 2 est un métrage qui préfère rire du médium dont il s'inspire, de la story line du personnage de Stark en poussant le cynisme et le mépris jusque dans un humour pipi caca indigne du monde Marvel !
A côté de cette scène, la multitude de détails que je vais énoncer ci après paraîtra dérisoire. Pour autant, mis bout à bout, ces bricoles renforcent l'aspect profondément négligé de la vision cinématographique des aventures d'Iron Man et prouvent le cynisme et l'opportunisme d'un tel projet.

Commençons peut être par la nouvelle orientation que prend le personnage de Tony Stark campé par un Robert Downey Jr au top du cabotinage. Plutôt logiquement, le magna des affaires ayant avoué au monde son identité secrète, il devient mégalo. Le problème est que cette mégalomanie cède la place à une véritable caricature ridicule d'un personnage dont les continuelles gesticulations extravagantes, sa propension à faire de chacune de ses apparitions un One Man Show burlesque grossièrement comique et sa faculté à sortir des blagues pitoyables imposent la figure héroïque la plus grossière et la plus grotesque qu'on ait vu dans le cinéma de Super Héros (les Batman de Schumacher étant hors compétition) !

Dans une parfaite cohérence scénaristique, il n'est donc pas étonnant de voir la manière pachydermique avec laquelle Favreau et ses talentueux scénaristes introduisent au chausse-pied la Story Line de l'alcoolisme, et de l'autodestruction de Tony Stark (Stark qui pisse dans son armure !).

Après, film de super héros oblige (et encore plus : film de super héros ancré dans un projet plus global réunissant plusieurs super héros), Iron Man 2 se doit de faire référence aux super héros des franchises MARVEL en cours et au futur projet Avengers. Encore une fois, par-dessus la jambe et en total irrespect pour les médiums dont il s'inspire, Favreau et ses talentueux scénaristes se forcent à faire des clins d'oeils et amènent l'intrigue des Avengers au marteau et au burin !
En vrac, citons le bouclier de Captain America, créé par Stark mais dont l'utilité ici se résume à caler les meubles ou, plus grave encore, la fameuse discussion entre Iron Man et Nick Fury, en costume, dans un Dunkie Doonut à propos du projet TOP SECRET des Avengers ! Etre cool c'est bien, mais avoir un minimum de sérieux dans un film c'est quand même mieux !

Je passe rapidement sur la petite scène obligatoire post générique qui dévoile un cratère dans lequel l'équipe du SHIELD découvre "Mjöllnir" la fameuse massue de THOR, histoire de faire le lien avec le film éponyme de Kenneth Branagh à venir en 2011

Vient ensuite le temps pour moi de critiquer l'extrême vacuité d'un scénario qui brasse des tonnes de sujets super intéressants mais toujours avec cette incroyable faculté à se foutre de tous !
Je ne reviendrais pas sur la Story Line du personnage de Stark (putain mais Iron Man qui se pisse dessus quoi !) mais bien sur toutes les bribes d'intrigues et de personnages effleurés, inaboutis et vains qui s'enchaînent dans un récit qui a la prétention de mettre en avant le « développement de la psychologie de personnages complexes » (dixit Favreau !)

Toujours en vrac, citons le potentiel incroyable de l'armure miniaturisée d'Iron Man expédiée en 2 minutes à Monaco, la rivalité de 2 frères d'armes synthétisée par une baston en armure dans une villa sur fond de Another one bites the Dust de Queen, la relation libidineuse entre Stark et Pepper qui n'a pas à rougir d'un épisode de Melrose Place, un bad Guy Russe aussi charismatique que le Perroquet qu'il pleure pendant tout le film, un Justin Hammer (Sam Rockwell en mode H2G2) dont les mini missiles appelés "Ex Femme" finissent par s'écraser dans une flaque d'eau dans un bruit de gros pet bien gras, des scènes d'actions tournées avec les pieds , aussi spectaculaires que courtes et peu nombreuses (putain mais quel climax de merde) et enfin, une acolyte de baston super bonnasse et super habile qui ne sert strictement à rien si ce n'est à faire se dandiner Scarlett Johansson en combi SM dans une seule et unique scène d'action à la vacuité scénaristique ahurissante.

Iron Man 2 c'est donc tout ça et c'est bien plus encore. Un truc opportuniste qui se la pète avec sa belle Bande Annonce et son casting Bankable, un Blockbuster qui se la joue film psychologique aux personnages complexes qui alignent des dialogues affligeants avant de se pisser dessus, un Super Héros Movie qui se fout totalement des Super Héros et même des Movies, un énorme soufflet super appétissant qui retombe à plat parce que trop plein de vide, un long métrage estival tellement cool, sympathique et pas prise de tête que tout le monde va adorer et même que ça va ramener plein de $ pour faire une suite qu'on imagine à minima aussi pitoyable que ce honteux Iron Man 2 ! (Pourquoi faire raffiné quand le médiocre cartonne !)

Alors qu'une bonne partie de la critique vilipendait James Cameron pour son soit disant pamphlet opportuniste, anti militariste, écolo et simpliste ; John Favreau rassemble les fans, les $ et les médias pour une œuvre "pas prise de tête" mais totalement vide de sens.
A la ferraille Iron Man !!!