Iron Man 3 par Jeremy Coifman
Pas difficile pour Shane Black de faire mieux que les deux premiers, mais pourtant il le fait souvent avec panache. On reconnait sa patte, le film a un petit gout d'actioners 80's/90's. Il affuble dès qu'il le peut Tony Stark d'un deuxième larron, recréant à l'envie le Buddy movie qu'il affectionne tant: Un enfant malin à la langue bien pendue, un fan envahissant ou son ami le colonel Rhodes viennent tout au long du film prêter main forte au héros.
Iron Man 3 a toutes les qualités et tous les défauts de ce genre de production (les punchlines, les méchants "t-1000", l'ami dans le coma...). On aime ce genre de poncifs surtout par nostalgie et les voir dans un blockbuster de 2013 est à la fois charmant et totalement ahurissant.
Le film est intéressant car il est une lutte constante entre Shane Black en tant qu'auteur et Disney/Marvel grosse machine à faire du fric. Le vrai Mandarin, c'est finalement lui, essayant sans cesse d'imposer sa voix, ne faisant aucun compromis, mais qui finalement avoue qu'il est un peu un imposteur, un pantin (Ben Kingsley est un formidable alter ego).
Le film devient vraiment touchant quand les frontières entre Tony Stark et Robert Downey Jr se font de plus en plus floues. Iron Man 3 est un film sur l'acteur. On y retrouve un Tony Stark consumé par son armure, comme Downey Jr l'a été avec la drogue. Le scénario de Shane Black prend ici une épaisseur innatendue. Iron Man 3 est le chemin de croix d'un acteur libéré. Belle hommage d'un réalisateur à son acteur.