J'aurai plutôt dit irrécupérable

C'est assez bizarre, tiens. Déjà le film commence sur le générique à l'envers, c'est presque une bonne idée. Et puis les noms du générique redéfilent en clignotant. Certaines lettres sont à l'envers, ça veut apparemment essayer de donner un style graphique (C'est juste ultra chiant à lire bordel)

Bref, rentrons maintenant dans le vif du sujet.

Le film veut manifestement tenter de gêner son spectateur. De le perturber. Et étonnamment, il y arrive, mais c'est bien ça le problème. D'après ce que j'ai compris, il y a deux sortes de dégoût : celui - le bon - qui gène, qui interroge, qui titille et qui questionne, et celui - le mauvais - qui casse les burnes, qui donne mal à la tête et énerve purement et simplement le spectateur.

Malheureusement, foutre un filtre rouge-orange sur les 99% de scènes du film ça rentre dans la seconde catégorie. Faire tourner la caméra dans tous les sens aussi. Rajouter du blanc clignotant pendant 4 heures à la fin du film aussi.

Donc oui, le film m'a gêné, tout comme les autres mauvais films ennuyeux et pourraves qu'il m'a été donné de voir. Donc Irréversible ne vaut pas vraiment mieux en fait. Et c'est pas les plans-séquences qui vont rattraper le coup. Ne serait-ce que le plan du viol qui est vingt fois trop long. C'est pas parce que c'est plus long que c'est plus choquant, c'est pas non plus parce que c'est explicitement montré que c'est plus choquant (c'est même presque l'inverse en fait). Voir Alex qui se fait violer c'est bien évidemment pas très confortable en tant que spectateur, mais au bout de trente secondes ça perd toute crédibilité : ça devient de la provocation facile, bête et méchante, et ça n'a pas vraiment plus d'intérêt qu'un snuff-movie moldave quelconque.

J'ai pas grand chose à dire sur le jeu des acteurs (rien de négatif, mais rien de positif non plus, hein)

Pour ce qui est de monter le film dans l'ordre antéchronologique, ça a déjà été fait dans Memento. C'est rigolo, parce que dans Memento aussi ça racontait l'histoire d'un mec qui veut venger sa femme, et qui y arrive presque. Mais Memento c'était un peu mieux au niveau du scénar. En réalité, le scénario d'Irréversible est plutôt moisdave en y réfléchissant bien ; à la fin on apprend qu'elle est enceinte (un peu comme dans Seven, tiens tiens tiens...), et franchement, la grossesse c'est le procédé de cinéma le plus bidon d'un point de vue scénaristique. C'est comme si c'était pas déjà évident qu'elle allait être enceinte, on le voyait déjà à quatre kilomètres...

Au début je voulais mettre 4-5, mais j'arrive pas à m’empêcher de repenser à Memento, auquel j'ai mis 5. Donc - un peu par comparaison - je met 3.

Oh et puis j'irai voir Enter the Void un de ces jours, juste pour savoir si Gaspard Noé arrive à faire un film qui vaut plus que 6.