"Un chef-d'oeuvre de l'horreur" qu'ils disaient.
Oui... enfin je crois qu'on n'a pas dû voir le même film.
It Comes At Night est un film d'horreur américain écrit, réalisé et monté par Trey Edward Shults, un type quasi-inconnu et apparemment touche à tout puisqu'il avait même joué dans Krisha, son seul autre film.
Après une catastrophe dont on ne saura jamais rien, un homme, sa femme et leur fils vivent reclus au sein d'une maison dans les bois.
Les règles sont aussi simples que strictes: on ne sort pas la nuit et n'ouvre pas la porte rouge, seul point d'entrée pour la menace alentour.
Le film, accompagné de bonnes critiques par la presse, s'annonçait donc comme un huis clos étouffant, avec en plus Joel Edgerton dans le premier rôle.
Cet habitué des films fantastiques m'avait déjà convaincu dans le bon Midnight Special et le très correct The Thing (la préquelle du film de Carpenter).
C'est donc confiant et plutôt enthousiaste que je suis allé voir ce film, qui malheureusement ne tient pas toutes ses promesses.
Déjà on ne ressent pas de tension dans cette maison, alors que les protagonistes y sont enfermés depuis longtemps. Les ingrédients étaient réunis pour décrire la paranoïa de la famille, voire même la folie du père, mais il n'en sera rien. On verra juste la famille vivre presque normalement, et même buter le grand-père et le chien du fils, sans la moindre révolte de celui-ci, ni la moindre remise en question de l'autorité du père.
Une menace rôde dehors et semble dangereuse, mais à aucun moment on a l'impression que les personnages ont peur. Le réalisateur, n'arrivant pas à instaurer un climat étouffant, va donc jeter dans le film des éléments de façon plus ou moins aléatoire -comme cette attaque de deux types dans les bois- de façon à créer artificiellement de la peur et du suspens.
Sauf que ça ne marche pas du tout. Balancer des cauchemars et des jumpscares, à part augmenter le rythme cardiaque, ça n'a jamais fait peur à qui que ce soit.
Quel dommage ! On est bien loin de La Route, beaucoup plus réaliste au niveau des réactions humaines et du désespoir du père (Viggo Mortensen).
Un mot enfin sur les acteurs, qui n'apportent pas grand-chose, hormis Joel Edgerton, toujours juste. Mais pour ce qui est des autres, on ne ressent pas vraiment d'empathie pour une famille qui ne fait que vivre dans une maison lambda où règne une pseudo menace.
Qui est vraiment Will ? On ne le saura pas non plus.
En fait c'est ça le problème de ce film: on ne ressent rien, et on a l'impression qu'il ne commence jamais vraiment.