MST : Malédiction Sexuellement Transmissible

Un soir qu’elle couche avec son petit ami (Jake Weary), ce dernier révèle à Jamie (Maika Monroe) qu’il est constamment poursuivi par une mystérieuse entité que lui seul peut voir, qui le suit partout. Il lui explique aussi que cette chose se transmet sexuellement, et qu’ainsi, il vient de la transmettre à Jamie pour tenter de s’en débarrasser. Avec ses amis, Jamie tente de lutter contre la chose, mais celle-ci semble invincible…


Acclamé par la presse comme par le public, le film réalisé par David Robert Mitchell détonne des productions du genre par la sobriété de son scénario et de sa mise en scène, qui montre, une fois n’est pas coutume, que le cinéma d'épouvante fonctionne toujours mieux que le cinéma d'horreur, préférant suggérer que tout montrer.
Ici, c’est sur son ambiance que repose tout le film, et il faut dire que celle-ci est extrêmement réussie, lorgnant du côté d’un Shining, en plus effrayant et sans les longueurs excessives caractérisant le film de Kubrick. En choisissant de ne montrer les apparitions de la "chose" que dans des scènes aussi courtes que peu fréquentes, Mitchell ne bascule jamais dans la facilité, encore moins dans le mauvais goût, et crée une ambiance fascinante, qui rend le spectateur aussi paranoïaque que ses personnages.
En-dehors d'un climax aussi peu effrayant qu’il était prometteur, il est particulièrement regrettable que le réalisateur ait fait le choix d’une fin aussi absconse, l’absence d’explication – pourtant judicieuse – multipliant les interprétations possibles, et rendant le film assez vain. On devine qu’il y a derrière tout cela un propos sur les maladies sexuellement transmissibles et sur la peur du sexe lors du passage à l’âge adulte, mais ça reste trop superficiel pour qu’on puisse en tirer quelque chose. Reste un bel exercice de style agréable à voir, au potentiel énorme mais mal exploité, et qui tourne trop à vide pour convaincre entièrement.

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le 20 févr. 2017

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Tonto

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