"Étrange...vraiment très étrange.
- Excusez-moi...mais qu'est-ce qui est étrange ?
- Je me souviens de chaque film que j'ai vu, Monsieur Potter. Or, il se trouve que le film qu'est It follows a réussi à faire monter en moi une angoisse par des procédés que je n'avais encore jamais vu dans aucun film...dans AUCUN film."


Alors je vais essayer de pondre une petite critique que je vais essayer de rendre agréable à lire mais en ayant vu ce film une seule et unique fois.
Pas évident en général, encore moins pour cet OVNI.


Alors pourquoi ce film d'abord ?
Parce qu'il est unique tout simplement.
Chaque film est unique, me diras-tu, petit tatillon que tu es.
Oui, d'accord. Mais celui-ci l'est encore plus. Laisse moi t'expliquer, en commençant par le raconter un peu le pitch. (Non, pas la brioche au chocolat, non. Arrête un peu tes conneries.)


Il était une fois un coït...
- OOOH !
...dans une voiture...
- OOOH !
Je vous sens déjà en émoi, bande de petites créatures libidineuses. Mais sachez que ledit coït n'est pas du même acabit que celui que vous aurez ce soir avec votre moitié ou le week-end prochain avec votre tatie venue vous faire un petit coucou de Westeros. Non, non, non.
Disons que cette partie de jambes en l'air fait un peu office de Death Note.
Sauf que le stylo, bah c'est ta bite.
Je t'explique : imagine une MST. Un peu comme le SIDA sauf qu'elle serait matérialisée par une personne que tu connais ou non, qui te colle aux basques et que tu es le seul à voir. Il te suit en marchant touuut doucement et quand il t'attrape tu te fais plier et froisser comme un vieux ticket de caisse et tu crèves lamentablement en mode puzzle. Seul moyen d'échapper à ça : le sexe, pour refiler ça a quelqu'un d'autre et ainsi de suite. C'est un peu comme jouer à chat mais en plus glauque. En tant que future professeur des écoles, je prie pour ne jamais assister à un viol collectif sur la petite Louane de 8 ans sur fond de musique de Jul sous prétexte qu'on a inventé un nouveau jeu trop rigolo. Bref. Je m'égare.
Donc autant te dire que quand son mec lui apprend ça post-coït, Jay, notre héroïne, flippe un peu sa race. Ça peut se comprendre.
Et le must, c'est que quand tu annonces à tes potes qu'une antité te suit pour te désosser à cause d'une levrette, tu perds ta crédibilité et tes potes.
Du coup, elle se cache. Elle fuit. Elle court. Un peu comme elle peut et là où elle peut. Jusqu'à l'illumination divine... "HEY ! Mais si je bayzay ? Ça joindrait l'utile à l'agréable !" Mais en voilà une idée qu'elle est bonne ! GG Jay !
En (très) gros, voilà l'histoire de base.
Originale s'il en est.
Mais tout l'intérêt du film ne repose pas sur son synopsis. Nooon.


L'intérêt principal de ce film pour moi réside surtout dans certains plans très particuliers.
Je m'explique.
Comme je le disais plus tôt, le "tueur" du film, ou plutôt la MST (Malédiction Sexuellement Transmissible) peut prendre la forme d'un peu n'importe qui. Ça pourrait être une copie conforme de ton frère, de belle-maman ou de quelqu'un que tu ne connais pas.
Et c'est là que c'est fort. Le gars a eu l'idée fabuleuse de te foutre des plans hyper habiles pour faire grimper le suspens et la paranoïa du spectateur. Je vais prendre l'exemple qui m'a le plus marquée.
Un plan tournant sur lui-même très lentement dans un hall de lycée qui te montre le passage un peu aléatoire d'élèves mais où on arrive à te mettre dans la peau de Jay en te disant "Ah...c'est lui là ! Celui qui avance vers la caméra...Ah non. Alors c'est lui là ! Il a une tête bizarre ! Ah bah non plus. Merde c'est lequel ?" Et ainsi de suite. Ce genre de plan te fait voir le tueur partout et te fait devenir complètement parano. Sans aucun répit. Tu comprends alors ce que peut ressentir le personnage à ce moment là.


Autre chose que j'ai également trouvé très intelligent est l'époque dans laquelle l'action du film se déroule. À en juger par le mobilier par exemple, le film a tout l'air d'avoir lieu dans les années 80. Or, cette époque, on peut aussi la rapprocher de l'explosion du SIDA. Tiens donc ? Eh oui. Un parallèle puissant qui pourrait presque faire penser à un très gros spot de prévention contre les MST.


Que dire d'autre ?
De très bons acteurs bien que jeunes.
Une musique assez particulière pour coller parfaitement à l'ambiance et rajouter une couche de malaise par dessus la couche d'angoisse.
Une lumière et une photographie magnifiquement bien gérées.


Au final, ce film représente une ambiance que tu ne retrouveras pas de sitôt et qui te foutra assez mal pour rester dans ta mémoire pendant un bon bout de temps !


À voir, bien sûr.

Marine_Puisieux
8
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le 12 déc. 2017

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Ann - Aël

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