Intriguée par l'affiche, j'ai décidé de regarder la bande-annonce pour en savoir davantage sur ce film.


Malheureusement, ce qui m'avait plu dans le teaser m'a semblé, assez rapidement, s'essouffler. En effet, la construction de l'histoire est assez pauvre puisqu'il s'agit d'une succession de séquences quasi identiques où le cinéaste, qui interprète le personnage principal de son récit, est témoin de scènes incongrues.


En termes de mise-en-scène on est donc sur une forme plus que classique avec la majorité du temps des plans fixes en champ contre champ tout simplement.


Il n'y a pas d'interactions, ni de véritables émotions, juste des observations redondantes qui finissent par lasser et ne plus surprendre du tout.


D'autre part, peu importe dans quelle ville se situe l'action, on a l'impression que leur représentation n'est faite que de clichés.


Je pense que la séquence qui m'a fait le plus hérisser le poil est celle où Suleiman assis à une terrasse d'un café voit défiler sur le morceau I put a spell on you de Nina Simone des femmes, toutes de type mannequins, avec des jupes ou robes courtes, des énormes boucle d'oreilles et des talons aiguilles. Bonjour le malaise...


Résultat : on reste assez extérieurs de cette oeuvre et simples spectateurs passifs. Alors oui parfois c'est amusant et burlesque néanmoins on demeure constamment en surface sans chercher à aller plus loin.


Ainsi, le cinéaste mutique, s'exprime uniquement par son regard fixe, ses plissements de fronts. L'unique fois où sortent des mots de sa bouche c'est pour répondre à un chauffeur de taxi américain.


S'il s'en inspire pour sûr, Elia Suleiman est loin d'être aussi doué et futé qu'un Buster Keaton, un Charlie Chaplin ou encore un Jacques Tati.

SybilleGuerriero
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le 7 sept. 2020

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