Des moments de grâce dans une mer de "moyen"

Dernier grand succès public pour Bébel, dernier véritable tour de piste ciné, la suite étant tombée dans les limbes de l'oubli et de l'indifférence, véritable conclusion de la carrière d'un des acteurs les plus justement aimés et populaires de l'Histoire. "Itinéraire d'un enfant gâté" pourrait aussi bien résumer sa carrière, celle d'un enfant gâté mais qui mérite de l'être... Voilà une très bonne raison de voir ce film... Mais qu'en est-il de sa qualité ??? Une première partie inutilement confuse, qui se refuse à aller inutilement directement au sujet, et où on doit entendre des chansons insupportables, un moment nanardesque avec la séquence dans la station-service, une avalanche de scènes inutiles, d'autres qui auraient certainement utiles mais qui n'existent pas, celles qui auraient dû exister sont celles qui auraient dû approfondir les personnages secondaires... Lelouch, c'est ça... Beaucoup de choses à jeter à la poubelle, beaucoup d'oubliés, mais quelques moments de grâce, comme les séquences père-fils entre le personnage joué par Richard Anconina et Daniel Gélin, et puis dans une chambre d'hôtel crasseuse, l'art de ne pas paraître étonné, superbe scène. Des séquences qui méritent d'être dans un chef d'œuvre, qui surnagent au mieux (comme c'est le cas ici, il faut le reconnaître !!!) dans une mer de "moyen", au pire dans une mer de médiocrité. Voilà, des moments de grâce et l'adieu officieux d'un des plus beaux mythes que le cinéma français ait donné... C'est comme cela qu'on pourrait résumer de la manière la plus positive possible ce film...