Par rapport au genre du biopic, Ivre de femmes et de peinture offre des éléments de renouveau notables. Son rythme est inédit, il ne s'attache ni sur les causes ni sur les conséquences: on observe une succession d'événements brefs, une succession de tableaux de la vie du maître, qui se suffisent à eux-mêmes. Im Kwon-taek ne s'attarde pas sur les motivations du personnage, pas plus que sur sa psychologie, il le donne sans le dévoiler. Le film nous tend le portrait sans pudeur d'un peintre coréen, dans sa nudité extravagante d'alcoolique et d'amateur de femmes; voilà un choix détonnant dans le genre poncif et psychologisant du biopic. Je retiendrai enfin l'attention toute particulière portée à l'art même de la peinture, qui rend le visionnage intéressant sans pour autant atténuer l'ennui que provoque l'ensemble.