Izo
5.7
Izo

Film de Takashi Miike (2004)

2h10 d'Happening arty en forme de fuck

Tentons de rester compréhensif avec Miike, ça ressemble beaucoup aux autres Miike et en même temps ça n'a rien à voir. Si Miike a bien une qualité, c'est de toujours tenter de nouveaux délires. Izo est donc une grande et looongue soupe typique du réalisateur qui mise plus que jamais sur l'expérimentation plombée de rien.

Il n'y a pas de trame logique pour résumer, juste une errance au hasard. Le guerrier sabreur immortel et maudit passe d'un lieu à l'autre, d'un temps à l'autre, fait des rencontres silencieuses et massacre tout le monde sur son passage, que ce soit fantômes, monstres, samouraïs, CRS, gangs, femmes et j'en passe, mais ce n'est surtout pas pour de l'action, du mouvement ou un quelconque récit quoique cela le laisse à penser. Tout est éclaté, dispersé comme autant de mini scénettes absurdes sans aucun lien logique ni relief de quoi que ce soit. C'est un film vraiment très étrange, plus que ses autres projets, et surtout très pénible à regarder tant on ne parvient pas à suivre quoi que ce soit. Un film volontairement encore plus perturbateur que les autres qui souhaite nous paumer et y réussit très bien jusqu'au soulage intégral.

Les dialogues sont minimaux, murmurés, pseudo métaphysiques et psychanalytiques mais surtout creux, inintéressants et de toute façon complètement inutiles, uniquement là pour faire Arty. Le scénario se veut complexe et mystérieux alors qu'il tient en une ligne, comme le plus souvent avec Miike. Izo rappelle d'ailleurs Gozu ou Visitor Q dans les thèmes qui lui sont chers, le fils en quête de repères parentaux, le passage à l'âge adulte, l'impuissance, la douleur physique, les mutilations et autres douleurs psychosomatiques à la Cronemberg. Des thèmes bien mal abordés en réalité, qui s'effacent vite au profit d'une mise en scène volontairement incompréhensible et particulièrement pénible. Plus encore que de coutume, Izo est très, très longuet, suspendu dans le temps pour ne pas dire interminable. Bref, c'est pas parce que l'on aime le Space made in Miike que l'on sera certain d'apprécier ce néo chambara nihiliste obsédé sado maso expérimental, sanglant et chaotique qui s'apparente plus à un happening de 2h10 qu'à un film.

En même temps et personnellement, c'est surtout et encore du foutage de gueule intégral car au final, il n'y a rien à comprendre, juste une envie de Miike de faire "in" et une envie à moi de faire "off". Mais ça peut plaire surtout qu'au niveau technique strictement, c'est plutôt joli, toujours osé, recherché visuellement, varié, parvenant au moins esthétiquement à sembler artistique. C'est ça le pire, du gâchis de talent ce Miike.

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le 1 déc. 2010

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drélium

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