Et nous voilà reparti pour une année de grand cinéma, de chefs d'oeuvres exceptionnels, de nanars à pleurer et de petits plaisirs coupables. Dans cette dernière catégorie, pourrait figurer Jack Reacher, second film de Christopher McQuarrie en tant que réalisateur. Habituellement scénariste, il nous avait habitué au meilleur (il a participé à l'écriture de Usual Suspects) comme au pire (c'est lui qui avait pondu The Tourist, l'adaptation de notre Anthony Zimmer national). Voyons de quoi il retourne en réalité.

Dès le départ, nous voilà plongés dans le pire cauchemar des américains, à savoir le tueur fou et son sniper. Une enquête vite expédiée révèle le suspect idéal, ancien soldat de surcroît. Sauf que le bougre, plutôt que de tenter de se défendre, va faire appel à un ancien collègue, Jack Reacher. Tom Cruise cherche ici à redorer son blason d'action hero à l'ancienne autrement que par la saga Mission Impossible. Plutôt convaincant dans l'ensemble et maniant le second degré avec plus ou moins de bonheur, il peinera à convaincre ses détracteurs, mais enthousiasmera toujours autant ses fans.

La réalisation de McQuarrie, sans se révéler exceptionnelle, correspond tout à fait aux canons du genre, et sait même se transcender lors de certains passage obligés, du type course poursuite en voiture ou gunfight musclés. Dans l'ensemble, on a là affaire à un produit plutôt bien calibré. Sauf que. Sauf que, comme souvent dans ce genre de film, c'est par le scénario que le bât blesse.

On passera sur le degré de crédibilité de l'intrigue, qui cherche à perdre le spectateur dans ses circonvolutions mais se révèle, au final, être d'une banalité affligeante. Le vrai problème vient de la caractérisation des personnages. Difficile de faire plus cliché. Entre le méchant très méchant, à l'accent russe, qui se fait salade de doigts comme ça, pour le plaisir, le gérant d'une boutique d'armes à feu tellement républicain qu'il ferait passer Clint Eastwood pour un communiste, ou la pouf blonde dont la profondeur du décolleté est inversement proportionnelle à celle de ses pensées, on a là toute la gamme des mauvais codes du genre. Ajoutez à cela des dialogues faussement intelligents frisant souvent le ridicule, et des situations ultra convenues, et vous obtenez un beau gâchis, qui rate sa cible par la faute de ses trop grandes prétentions.

Au final, Jack Reacher aurait pu être un divertissement honnête, mais la liste de ses défauts s'allonge alors que le temps passe, et il devient de plus en plus difficile de lui pardonner ses nombreuses erreurs.
Hyunkel
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le 2 janv. 2013

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