Jack et la mécanique de Dionysos
Ceci est un film que j'attendais pas mal, du au fait qu'il est tiré d'un des livres de Mathias Malzieux et a l'instrumentalisation d'un de ses albums avec son groupe Dionysos. Comment j'en ressors donc? Assez satisfait, bien sur le film a certaines tares mais dans l'ensemble ça m'a plutôt convenu.
Jack est né le jour le plus froid du monde et est apporté chez une sorcière car son cœur est gelé. La sorcière lui remplace alors le cœur par une horloge. Il pourra vivre s'il respecte trois règles: ne pas toucher le mécanisme de son cœur, ne pas se mettre en colère et ne pas tomber amoureux (forcement ^^). Sa mère l'abandonnera alors chez la sorcière (pas de soucis là dessus, c'est un film d'animation), et quelques années plus tard. Alors que jack aura 11 ans, il ira pour la première fois en ville, et rencontrera une fille du nom de Miss Acacia dont il tombera plus ou moins amoureux (forcement ^^). Après la fille disparaîtra, et le film consistera en la quête de la retrouver.
L'histoire est assez classique, voir prévisible pour la majeur partie du film (je m'attendais pas à cette fin par contre) mais elle reste plutôt sympathique. Il y a quelques raccourcie un peu bizarre mais à part ça c'est bien.
Déjà l'une des première chose dont souffre le film est son rythme, il y a un vrai soucis là dessus, particulièrement dans sa première partie de film. Ca manque d'une dizaine de minute pour instaurer plus de background ou de poser un peu l'histoire, car au final la première fois où Jack va en ville est quelque chose qui se veut important, mais on ne ressent pas du tout ça, ou qu'à travers des impressions qu'on a déjà ressentis dans d'autre film. Ainsi l'action va bien trop vite, et on n'a pas vraiment le temps d'en apprécier les enjeux. Ce qui fait que pour moi la première partie du film (jusqu'au voyage en train) est un peu raté.
Après l'histoire se suivra d'une manière un peu plus normale je trouve, et je n'ai pas trop eu de soucis de ce coté là.
Les images du film sont vraiment géniale, c'est beau, fluide, ça fourmille de détail, de ce coté là c'est une réussite. L'animation est peut être trop rigide, et les voix pas très crédibles pour certains, mais personnellement cela a du me gêner que les premières minutes du film, car sinon j'ai eu aucun soucis de ce coté là.
Mais maintenant pinaillons et faisons un tour du coté de la musique. Même si La mécanique du cœur est l'album "moderne" que j'ai le moins écouté de Dionysos, le film ne comporte quand même pas la plupart de mes chansons favoris. Alors que ces chansons aurait tout à fait pu s’imbriquer dans l'histoire et aurait pu même la densifier un peu. When the saints go marchin' in, qu'on entend en instru lors de la première en ville de Jack aurait permis de poser un peu le récit et de montrer l'émerveillement qu'à Jack pour la ville. La berceuse Hip Hop de docteur Madelaine, qu'on entend de nombreuse fois en instrumentale aurait vraiment mérité d'avoir ses paroles (surtout pour ses "you mean without sex" "i mean without passion"). On aurait aussi pu avoir le Miss Acacia qui provenait de l'album précédant et qui est aussi une balade que j’apprécie beaucoup. Mais l'un des plus gros manque dans la bo est pour moi celle de Tais toi mon cœur, le single de l'album. Il prendrait place vers la fin, un peu avant que Jack rentre à Edimbourg, et j'ai vraiment été frustré de pas l'entendre car elle aurait vraiment apporté. Sinon peut être aussi un petit regret sur L'homme sans trucage que j'aurais aimé avoir en entier afin d'apporter la fin qui est un crescendo.
Mais à part ça, la bo est vraiment très bonne, des tas de morceaux marche super bien, le rajout de Malaguena d'Olivia Ruiz était une très bonne idée, pas mal de morceau ont eu une refonte d'instru afin de rajouter des partis et ça marche pour la plupart. L'image associé au musique est souvent réussis, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé celui de la panique mécanique avec le Jack l'éventreur à la voix de Alain Bashung (et un petit procédé d'action sympathique).
Ce film manque vraiment de quelque chose, que ce soit dans son rythme ou de sa mise en scène, afin de le rendre plus cohérent et crédible, mais j'ai quand même apprécié les petites touches de poésie, les idées visuelles et le fait de voir Dionysos sur grand écran. J'en ressort donc satisfait.