Jack nous montre ce qui lui tient à coeur

On retrouve tout ce qu’on peut aimer ou détester chez Mathias Malzieu dans ce petit bijou de l’animation: la même poésie un peu naïve, le même mélange de fantastique Burtonien et de magie enfantine, la même impression d’avoir découvert un artiste tellement proche de nous, resté un enfant jusqu’au bout du bec (pour le coup il me donne l’impression d’être bien pire que moi et ça me rassure un peu)..
L’univers de Malzieu/Dionysos existait avant la mécanique, mais c’est comme si tout avait était fait pour mener à ce moment, comme si cet album avait été l’aboutissement de tout.
Le livre et ce film viennent confirmer mon impression.
L’ensemble “mécanique du coeur” est tellement évident, tellement conçu dès le départ comme un conte visuel qu’on n’a aucun mal à trouver le film cohérent, beau et maitrisé.

L’introduction est parfaite pour nous faire découvrir la bonne alchimie entre les images et les morceaux du disque, et on se dit que oui on est bien face à un produit estampillé MM, et pas une adaptation par un tiers qui aurait livré sa version.
On n’est pas dépaysé, ou plutôt si on est dépaysé exactement comme il le faut, sans se poser de question, avec pour seul plaisir cette superbe plongée dans un univers fantastique.
Une belle réussite graphique qui s’adapte avec délices à la bande son qui était déjà très bonne (à condition d’aimer Dionysos évidemment).
malheureusement, l’histoire peine à maintenir son rythme, les dialogues sont souvent pénibles, et le doublage pas convainquant.
La magie du film en est un peu ternie, et c’est bien triste parce que le reste est vraiment un régal.
Faites que Mathias Malzieu ne vieillisse jamais, et qu’il nous ponde encore de belles histoires comme celle-là, même si elles ne durent que le temps d’une chanson, ça me suffira amplement.