J'ai dû me faire violence, tout même, pour voir cette chose là. Non pas que je sois parti sur des préjugés (encore que...), mais qu'il m'est arrivé assez inopportunément de passer sur ce film en zappant mollement à la recherche d'un fond sonore convenable pour occuper un silence fort peu désirable.
Et il faut dire que mise à part la teinte de l'image, il y avait fort peu, déjà, de quoi rassasié le strict minimum, alors se le taper, ce n'était peut être pas la meilleure des choses à faire.
Déjà, les auteurs ne sont pas réellement désireux de raconter quoi que ce soit: Ca va à cent à l'heure, et tant pis pour ceux qui sont largués en cours de route. Les habituels poncifs sont bien présents, et vous pouvez oublier toutes les finesses psychologiques des personnages et du "scénario".
Parlons-en, tiens, du scénario. C'est un petit gars qui va dans un monde étrange où il y a des géants méchants et une princesse à sauver. Les géants attaquent le château et perdent à la fin, le héros et la princesse s'aiment bien et hop, emballé c'est pesé.
Oui, nous en sommes à ce niveau: nos chères petites têtes blondes vont s'amuser comme des petites folles (enfin je n'en sais rien, je n'en ai pas), mais les adultes vont certainement pouvoir enfin s'en débarrasser et faire autre chose de leur vie que de rester devant la télé.
Aucun charme particulier ne se dégage de ce qui nous ai enfoncé à coups de marteau et de burin dans le crâne. Aucune subtilité ne vient perturber nos certitudes solidement établies dès les premières minutes du métrage. Rien ne viendra déstabiliser le ronronnement imperturbable des péripéties attendues et déjà vues des millions de fois.
Avec tout ça, oubliez le conte, c'est à dire l'histoire merveilleuse mettant en scène la confrontation de l'irréel fabriqué et des affects de l'humanité qui la rend, finalement, universelle et humaine.
Car pour tout conte, vous n'aurez, ici, qu'un énième produit formaté d'une major comptant les espèces sonnantes et trébuchantes générées par un énième pillage d'une histoire écrite depuis des lustres, auteur qui ne sera bien évidemment pas rémunéré par les chantres du droit d'auteur.
Il ne faut pas compter sur eux pour se respecter un minimum... Moi, par contre, je ne sais plus compter au-dessus de un, ça leur apprendra à faire de la marmelade avec le cerveau de leurs spectateurs...