The day I follow Aubrey Hale Clayton on a wet deck That day, I cut my throat.
En 1997, Quentin Tarantino n’est plus le Next Big Thing. Il a remporté une Palme d’Or pour son deuxième film, il a joué dans Une Nuit en Enfer, il est le Big Thing. Son troisième film, Jackie Brown, sort à Noël 97.
On a souvent dit que Quentin Tarantino avait pris son public à contre-pied, refusant la violence gratuite et privilégiant les longues plages de dialogues pour ce Jackie Brown. Il a surtout très bien adapté un roman d’Elmore Leonard (très bon aussi). Dans ce film où tout le monde arnaque tout le monde, il fallait une direction d’acteur au poil et c’est ce que Tarantino amène au film. En plus de cela, il offre au spectateur une vraie leçon de mise en scène dans la troisième heure, celle où plusieurs visions de la même affaire sont entrelacées de manière virtuose, avant de finir dans le seul déchaînement de violence du film. Porté par un casting incroyable, dont Robert Forster, Robert de Niro (il est presque impensable de réaliser que c’est bien De Niro dans ce rôle de loser) et le duo fantastique Michael Keaton & Michael Bowen, le film doit aussi beaucoup à sa bande-son, qui recèle de quelques scores de film de la Blaxploitation, à laquelle Quentin Tarantino rend clairement hommage.
Avec Jackie Brown, Quentin Tarantino est au sommet de son art. Les dialogues sont référentiels, certes, sans empiéter sur le récit, la musique est parfaite, la mise en scène cohérente et jubilatoire, Jackie Brown est un nouveau chef d’œuvre.