Autant j'avais apprécié le travail d'Yves Rénier sur l'affaire Patrick Dils, autant j'avoue avoir été nettement moins convaincu par celui effectué sur « Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi ». Alors, évidemment, difficile d'être insensible à ce drame familial suivi d'un quasi-scandale judiciaire, se suffisant presque à lui-même pour nous impliquer un minimum. L'interprétation, notamment des seconds rôles, est correcte (à quelques exceptions), et Muriel Robin parvient à dégager une vraie force derrière l'aspect buté, fermé de son personnage. Le contexte social est un minimum pris en compte, le montage est relativement cohérent... Rien de honteux, vraiment.
Reste que je n'ai pas eu l'impression d'apprendre grand-chose pendant 90 minutes, le traitement apparaissant souvent peu subtil. Je suis d'accord : difficile de ne pas prendre fait et cause pour l'héroïne, victime bien avant d'être bourreau. Mais dans la mesure où ce téléfilm s'inspire directement du livre qu'elle a écrit, comment être réellement objectif ? Comment avoir un regard « neutre », complexe du sujet ? Ou de façon plus générale, cette histoire, du moins telle qu'elle s'est déroulée, était-elle si intéressante comme œuvre de fiction ? C'est quand même très manichéen, dans ses situations comme les relations entre les différents personnages...
Après, si cela s'est vraiment passé comme ça (et il y a des chances que ce soit le cas), difficile de prendre trop de libertés, j'en conviens. Maintenant, de mon point de vue de spectateur, je trouve que cela rend la démarche un peu simpliste, manquant l'occasion d'aborder l'affaire de façon plus large, plus complexe. Honorable, donc, mais loin d'être l'événement télévisuel tant vanté par TF1. Comme quoi, les histoires vraies ne sont pas toujours les meilleures...