Jappeloup est un biopic du cavalier Pierre Durand et de son cheval Jappeloup, et suit leur parcours depuis leur rencontre jusqu’à leur victoire au JO de Séoul en 1988. Donc là je viens de spoiler la fin. Mais on s’en fout parce que c’est un biopic assez classique dans sa forme : le héros décide de suivre sa passion sportive, il accumule les succès, puis d’un seul coup ça devient tout triste, il est au bord du gouffre, mais au final il regagne espoir et il gagne à la fin comme Starsky et Hutch. Et c’est ce qu’il se passe pendant ce temps-là qui compte.
Et ce qu’il se passe pendant ce temps-là, c’est cool. Et je vais commencer par la plus grosse qualité du film : ses acteurs. Guillaume Canet en Pierre Durand, Marina Hands, qui joue sa femme, Lou de Laâge qui joue la Groom du cheval (la groome c’est l’entraineuse, je dis ça pour les gens qui n’ont pas de cheval ni de sœur qui fait du cheval), Tcheky Karyo qui joue le père de la Groom, et puis le meilleur de tous : Daniel Auteuil, qui joue le père du héros. Mais en même temps c’est Daniel Auteuil, normal aussi qu’il soit le meilleur acteur de son film. Et tous les acteurs, tous (à part le gamin qui joue Pierre jeune) sont excellents et véhiculent des émotions fortes. Ils sont leurs personnages à 200%. Et ils contribuent à apporter quasiment toutes les émotions dans ce film qui utilise des ficelles classiques.
D’un autre côté c’est un biopic donc l’histoire est ce qu’elle est, point barre. Mais même, on se doute des évènements qui vont survenir. Mais on s’en fout un peu, puisque d’un autre côté l’aspect biographique et informatif prend le dessus à ce moment-là. Ce qui vient à plus critiquer les biopics que ce film en question, parce que Jappeloup est un biopic réussi. Pas le plus original, certes, mais un beau film.
Après c’est techniquement nickel, propre, les environnements sont bons, tout ça…Beaucoup de ralentis, et surtout l’ambiance dans les concours est souvent la même ambiance qu’en vrai, c’est-à-dire que y’a pas un bruit. Y’a de la musique à la fin, mais sinon c’est juste le cheval qui saute, au ralenti. Un gimmick qui devient vite lassant d’ailleurs.
Mais y’a quand même une grosse erreur de réalisation à mon gout. C’est le cheval, qui n’est pas assez présent dans le récit. On se concentre sur le cavalier mais pas sur la bête, alors que le film porte son nom ! Je sais que c’est difficile de tirer des émotions d’un animal, mais enfin merde Spielberg avait sorti Cheval de Guerre l’année d’avant et sur ce niveau ça déchirait carrément plus. Là c’est comme si des chevaux faisaient un film qu’ils appelaient Pierre Durand et qu’ils passaient quasiment tout le film à montrer le point de vue du cheval en ne montrant le cavalier que lorsqu’il est dans la carrière. Oui, ça demande un peu d’imagination.
Donc voilà, une erreur tellement grosse qu’on ne voit plus que ça après. Et ça tient dans un autre truc encore plus con, c’est que le cheval est noir. Du coup il attire pas l’œil. Le truc méga dommage de la mort qui tue.