Jarhead, c'est un peu « Le désert des Tartares » de Buzzati. Le désert, l'attente difficilement supportable, la frustration, la fuite du temps, l'ennemi qu'on ne voit jamais. Toutes les guerres sont différentes, toutes les guerres sont identiques. Partir en guerre a t-il un sens ? Mais en revenir vivant sans avoir tiré un coup de feu ?... Jarhead est une génération sacrifiée, vivante, mais sans gloire. La bande son donne un indice à travers une chanson de Nirvana : Something in the way... Un film de guerre qui passe son temps à l'éviter, étonnant non ? Le déploiement des troupes américaines en 89 pour interdire aux troupes de Sadam Hussein d'aller brûler les champs de pétroles du Koweït n'aura finalement servi à rien, et nous payons peut-être encore les répercussions. Le premier domino... Jarhead est brillamment servi (Jake Gyllenhaal, Jamie Foxx, Peter Sarsgaard), ça démarre comme Full Métal Jacket et ça finit dans un quotidien fatal. Une victoire ? Vraiment ?