Burne One Down
La chanson de la Burne Retrouver la Burne après tant d'années d'abstinence forcée, c'est chaud. C'est un peu comme retrouver un pote qu'on a perdu de vue sans se souvenir pourquoi. T'es là, souriant...
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le 14 mai 2017
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Sans être totalement fan de la Saga de Greengrass, j'ai toujours plus ou moins apprécié le ton et le style formel qu'il était parvenu à imprimer. Lorsque la superbe bande-annonce était sortie, j'ai plutôt été hypé au point de penser qu'on tenait peut-être le Saint-Sauveur des productions popcorn de cette année. Mes impressions ont-elles été confirmées ? Oui. L'espace d'une quarante de minute...
Sans tourner autour du pot, je dirais que l'intérêt film se résumerait presque à une scène de course poursuite se déroulant à Athènes. Un véritable bijou de réalisation qui nous immerge dans une manifestation musclée qui glisse rapidement vers une scène de guérilla urbaine débridée. La gestion de la foule et de son environnement est parfaitement millimétrée. Jason Bourne traverse tant bien que mal cette fresque apocalyptique sans qu'on ait l'impression que tout a été monté artificiellement pour jalonner son passage. C'est également à ce moment précis qu'on ne peut que reconnaître que Greengrass est l'un des maîtres incontestables de la shaky cam et du cut ultra nerveux. Des artifices savamment dosés qui nous rapprochent de l'urgence et de l'intensité de l'action.
Le problème c'est qu'après nous en avoir mis plein la vue en frôlant quasiment la perfection, le reste parait d'un coup assez fadasse. À commencer par le scénario qui tient globalement la route, mais qui sent tout de même le réchauffé. Bourne refait surface pour explorer le passé de son père et la CIA fait mumuse avec la vie privée de ses concitoyens grâce à Facebook (surnommé Deep Dream). Il y a donc la volonté de moderniser les thématiques de la licence, mais surtout de procéder à un petit passage de flambeau avec quelques nouveaux venus plutôt prometteurs.
Le personnage de Cassel, particulièrement réussi, bénéficie d'une scène d'exposition qui laisse planer beaucoup de mystère. J'ai beaucoup aimé cette manière de marquer sa personnalité par petites touches, sans en faire des caisses. On peut presque dire la même chose pour Alicia Vikander, à la différence près qu'elle n'a pas autant de marge de manoeuvre pour déployer son jeu; sans parler des multiples plans agaçants sur ses regards appuyés façon "Hey, je joue sur plusieurs tableaux en fait". Leurs partitions sonnent plutôt juste, mais je regrette légèrement cette volonté de les interconnecter avec d'autres personnages, parfois inutilement.
Par la suite, on retrouve un certain sens du mouvement toujours aussi rythmé, mais le film s'enferme dans un schéma répétitif qui rend la chasse à l'homme de moins en moins captivante. Pire, toutes les louanges que j'accordais à Greengrass pour la scène à Athènes deviennent progressivement presque caduques tellement certains passages sont poussifs et ne bénéficient plus de la même lisibilité.
La copie rendue est assurément moins bonne que les précédentes. À vouloir trop insister sur son ravalement de façade, le film n'a pas autant de personnalité que ses aînés. Rien de vraiment honteux pour autant, surtout en comparaison du Cru 2016, mais disons que j'en attendais un peu plus pour être pleinement convaincu...
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le 18 août 2016
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